La production aurifère du quatrième trimestre 2018 est ressortie en hausse de 5,4% par rapport au trimestre précédent, relève la Dpee dans sa dernière note de conjoncture.
Le secteur extractif est marqué au quatrième trimestre 2018 par une croissance de 18,9% par rapport au trimestre précédent, portée par les productions de sel et d’or.
Au titre de l’or, informe la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee), «la production du quatrième trimestre 2018 est ressortie en hausse de 5,4% par rapport au trimestre précédent». En effet, mentionne la note de conjoncture de ce démembrement du ministère de l’Economie, des finances et du plan publié ce mois-ci, l’exploitation aurifère «a été soutenue par la forte teneur des fosses exploitées sur la période, dans un contexte de hausse des cours sur le marché international, de 1 213 dollars/once à 1 228 dollars/once. Comparativement à la même période un an plus tôt, un fléchissement de la production d’or de 12,5% est relevé au quatrième trimestre 2018, en liaison avec le repli estimé à 3,6% des cours sur le marché international». En somme, précisent les collaborateurs du Dr Moustapha Sène, directeur général de la Dpee, «l’exploitation d’or est marquée en 2018 par une production de 245 mille 230 onces, excédant les prévisions qui ont été arrêtées à 240 mille onces des exploitants et signant la troisième année consécutive de hausse». Cette embellie, selon eux, «est la résultante d’une combinaison de facteurs. En effet, l’exploitation a porté sur des sites à forte teneur, dans un contexte de hausse de la demande mondiale. Selon le dernier rapport du World gold council (Wgc), elle a progressé de 4% en 2018, dopée par la forte hausse des achats des banques centrales de 74%, au regard des tensions géopolitiques accrues, de la volatilité des marchés financiers et des craintes de ralentissement de la croissance du Pib mondial».
En perspective, avec une capacité de traitement de l’usine dépassant à nouveau les 4 millions de tonnes de minerai par an, augurent ces économistes, «les exploitants escomptent un avenir plus radieux et une croissance plus soutenue en 2019, compte tenu de leurs ambitions d’étendre la production sur une ceinture aurifère plus prometteuse. Ainsi en 2019, la production pourrait franchir la barre des 250 mille onces d’or».
Ils mettent cependant un petit bémol. «Les vacillations des cours de l’or sur le marché international, le tumulte politique en Europe engendré par le Brexit et d’éventuels incidents mécaniques à la mine pourraient affecter les objectifs de production», disent-ils.
En glissement annuel, mentionne le document, «l’activité extractive est par contre ressortie en baisse de 4,5%, en rapport avec les productions d’or et d’attapulgite. Au total, le secteur de l’extraction s’est bien comporté en 2018 avec une progression estimée à 9,5%, comparativement à l’année 2017, sous l’impulsion des productions d’or et de phosphate».
Au moment où les productions d’or, de sel et de phosphate ont connu une nette progression au cours de cette période sous revue, celle de l’attapulgite a reculé.
Recul de la production de l’attapulgite
D’après la note de conjoncture de la Dpee, la part de production de «l’attapulgite (absorbant utilisé en général dans la litière animale) a vu sa production du quatrième trimestre chuter de 30,1% par rapport au trimestre précédent». Ce revers, lit-on dans le document, «s’explique principalement par les difficultés d’acheminement du produit à partir du port de Dakar et la contraction de la demande étrangère. En effet, le coût des opérations à Dakar, lié en partie à la congestion au niveau du port, rend difficile le placement du produit sur le marché concurrentiel européen, principale destination des ventes sénégalaises». Toutefois, souligne le document, «pour pallier cette situation, les autorités portuaires ont lancé un programme de réhabilitation des voies de circulation. Comparativement à la même période de 2017, la production d’attapulgite est ressortie en baisse de 43,8% au quatrième trimestre 2018, en phase avec le repli de 16% de la demande étrangère».
Sur l’année 2018, à en croire la structure du ministère de l’Economie, des finances et du plan, «la production d’attapulgite évaluée à 162 mille 170 tonnes a été également moins soutenue de 14,4% qu’un an plus tôt où la production a été de 189 mille 448 tonnes». En perspective, prédisent les économistes de la Dpee, «l’exploitation d’attapulgite devrait enregistrer un léger mieux en 2019 par rapport à 2018 du fait de la demande étrangère et de l’amélioration des conditions d’expédition du produit à partir du port de Dakar. En effet, la production annuelle est projetée à 163 mille 220 tonnes d’attapulgite en 2019, soit une hausse de 0,65% par rapport à 2018. La répartition trimestrielle prévisionnelle de la production prend en compte l’hivernage, les fêtes de fin d’année et d’autres entraves à l’activité. Au premier trimestre 2019, une production de 40 mille 805 tonnes d’attapulgite est attendue».
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