Suite à la sanction de la Fifa contre l’Afrique du Sud, les Guépards du Bénin voient s’ouvrir une brèche dans la course à la qualification pour le Mondial 2026. Mais leur coach, Gernot Rohr, se veut prudent et soutient que «rien n’est acquis».

Pour avoir aligné Teboho Mokoena, jugé inéligible, lors de la rencontre contre le Lesotho le 21 mars dernier, la Fifa a infligé une défaite par forfait (0-3) à l’Afrique du Sud. Une décision qui redistribue totalement les cartes dans la Poule C. Mais pour Gernot Rohr, le sélectionneur du Bénin, l’heure n’est pas à l’euphorie. Avec cette décision de la Commission de discipline de la Fifa, le classement est désormais bouleversé dans le Groupe C : le Bénin prend la première place avec 14 points (+4), juste devant l’Afrique du Sud (14 points, +3). Le Nigeria (11 points) et le Rwanda (11 points) restent à l’affût, alors que le Lesotho (9 points) relance aussi ses espoirs.
Interrogé par Foot-Africa, le sélectionneur du Bénin, Gernot Rohr, a tenu à rester mesuré, malgré ce coup de pouce inespéré : «On va aborder les deux dernières journées avec beaucoup d’humilité. Nous avons encore deux matchs extrêmement difficiles, au Rwanda et au Nigeria. Pendant ce temps, l’Afrique du Sud jouera deux fois à domicile. D’ailleurs, sur les dix matchs, ils auront disputé sept rencontres en Afrique du Sud. Alors que nous, depuis deux ans et demi, nous n’avons joué aucun match au Bénin. Tous les matchs sont joués dehors.»
Le technicien franco-allemand salue néanmoins ce coup de pouce du destin : «C’est un petit miracle d’avoir encore une chance dans ces conditions. Mais ce sera extrêmement compliqué vu notre calendrier. Nous resterons déterminés, évidemment. C’est peut-être un coup de pouce du destin. A nous d’en profiter, même si ça va être très, très difficile.»
Cette décision relance totalement la lutte dans le Groupe C. Le Bénin, longtemps en retard, voit ses chances de qualification augmenter, mais rien n’est joué. Les Guépards devront aller chercher leur destin à l’extérieur, face à deux adversaires redoutables. D’abord au Rwanda. Puis au Nigeria.
La sanction de la Fifa est certes un tournant, mais comme l’a précisé Gernot Rohr, «rien n’est acquis», et seule la vérité du terrain comptera dans cette fin de campagne. Rendez-vous donc en octobre pour voir si le Bénin va confirmer sur le terrain l’avantage que lui a donné cette décision disciplinaire de la Fifa.

Vague de colère sur la Fédé sud-africaine
Dans la foulée, le Syndicat des footballeurs sud-africains (Safpu) a réagi par un communiqué virulent, rejetant la faute sur la Fédération sud-africaine de football (Safa). Il l’accuse d’«incompétence administrative» et de «négligence grave» qui ont plongé la sélection et ses joueurs dans une situation inédite.
Le Safpu a également pris la défense de Teboho Mokoena, estimant qu’il était «la victime d’un système défaillant», et non le responsable de cette sanction. «Teboho n’est pas coupable, il est victime d’un système incapable de protéger ses joueurs. Ces erreurs coûtent aujourd’hui cher et mettent en péril le rêve d’une Nation entière», a martelé le syndicat.
Enfin, l’organisation a appelé à une prise de responsabilité immédiate de la part du Comité exécutif de la Safa, rappelant que «cette affaire ne concerne pas seulement un match ou trois points perdus, mais touche à l’image même du football sud-africain sur la scène mondiale».