Le Syndicat autonome des animateurs culturels et des conseillers aux affaires culturelles (Syac) a dénoncé le manque de reconnaissance institutionnelle de leur corps, à travers un point de presse tenu en lieu et place d’un sit-in interdit par le Préfet de Dakar. Les membres du syndicat avaient prévu de se rassembler, lundi, devant le Stade Léopold Sédar Senghor, où se tenait, le même jour, une réunion de coordination du ministère de la Jeunesse, des sports et de la culture. «Nous avions décidé de faire un meeting pour protester contre les nominations défavorables aux professionnels de la culture et poser le débat sur le statut des animateurs culturels, qui n’a pas été révisé depuis 1980», a déclaré Samba Mballo, Secrétaire général du syndicat, lors de cette rencontre avec la presse. Selon lui, le corps des animateurs culturels et des conseillers aux affaires culturelles reste «le seul de la Fonction publique à ne bénéficier d’aucune indemnité». «Plus de 69 animateurs culturels sont aujourd’hui au chômage», a-t-il déploré, appelant les autorités à une réforme en profondeur du statut du corps. M. Mballo a rappelé que ces agents «jouent un rôle central dans la mise en œuvre des politiques culturelles publiques sur l’ensemble du territoire», estimant qu’ils sont «peu connus, mais très efficaces dans l’accompagnement des actions culturelles de l’Etat».

Revenant sur l’interdiction du sit-in, le syndicaliste a indiqué qu’ils s’y attendaient, rappelant que plusieurs de leurs précédentes demandes de manifestation ont également été refusées. «Malgré cela, nous avons tenu à venir sur le lieu pour montrer que nous restons mobilisés pour la reconnaissance de notre métier», a-t-il affirmé, annonçant l’intention du syndicat de déposer une nouvelle demande de manifestation devant le ministère. Il a dit espérer que les autorités préfectorales et ministérielles permettront à leurs membres de s’exprimer publiquement. «Si la prochaine demande est encore interdite, nous serons obligés de prendre publiquement la parole pour dénoncer ces restrictions, car il est incompréhensible que des fonctionnaires soient empêchés de défendre leur cause», a-t-il soutenu. Le syndicat dit maintenir sa mobilisation pour une politique culturelle «plus inclusive et respectueuse des acteurs de terrain».
Aps