Fraîchement sortis de leur école de formation, plusieurs diplômés du secteur de la pêche souhaiteraient que l’Etat puisse les intégrer dans la Fonction publique, afin, selon eux, de résoudre tous les problèmes que connaît le secteur.

Ça grogne au niveau du Collectif national des diplômés de la pêche et de l’aquaculture (Cndpa). Les membres de cette structure ont réclamé hier leur recrutement dans la Fonction publique, au risque de s’engager «dans une lutte sans faille» dans les jours à venir.
«Nous allons faire un sit-in devant le ministère de la Pêche. Nous allons convoquer les diplômés et l’ensemble des syndicats à une marche nationale. Si rien n’est fait, on n’écarte même pas d’aller en grève de la faim», a menacé Aliou Faye, porte-parole du Collectif national des diplômés de la pêche et de l’aquaculture (Cndpa) au cours de la conférence tenue hier au siège du M 23.
Arborant des gilets rouges et des brassards de même couleur, les membres du collectif ont chargé le ministre de la Pêche, Oumar Guèye qui, selon le porte-parole, «n’a pas respecté ses engagements d’intégrer 45 techniciens de pêche dans la Fonction publique».
S’ils reconnaissent le dynamisme du secteur de la pêche en disant qu’il participe à la fois à l’équilibre de la balance des paiements, à la résorption du chômage (60 mille emploi fixes) et fait entrer 240 milliards par an dans l’économie sénégalaise, ils assurent que le secteur a besoin de l’expertise des techniciens formés à l’école «pour sauver les ressources halieutiques».
Au-delà d’un recrutement qui «entretient le clientélisme politique», le Cnda dénonce les nombreux accords «outrepassant le Code de la pêche pour permettre à plusieurs bateaux chinois d’avoir la nationalité sénégalaise et gambienne».
A cela s’ajoute «le manque d’observateurs au niveau de chaque navire sous pavillon national» ce qui est «une violation de la réglementation».
Tout en réclamant la tête du ministre Oumar Guèye et son remplacement par un autre issu du secteur de la pêche, les membres du collectif souhaitent entamer un dialogue direct avec le Premier ministre, Mouhamed Boun Abdallah Dionne, Mme Aminata Tall, la présidente du Conseil économique et social (Cese), M. Ousmane Tanor Dieng, président du Haut conseil des collectivités territoriales et les chefs religieux et coutumiers pour entretenir tout ce monde de leurs préoccupations quant à la gestion du secteur de la pêche.
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