Musique – 50 ans de carrière, des décennies avec les étudiants : Omar Pène, «l’artiste, le père, le parolier»
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L’histoire d’amour est longue, entre le chanteur Omar Pène et les étudiants. Il les a adoptés en tant que fils, ils l’ont accepté en tant que père. Il est venu fêter avec eux ses cinquante ans de carrière. Ils l’ont accueilli sur la place, baptisée à son nom au sein de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).Par Moussa Seck –
Un vent de décembre, pas assez mordant pour forcer les gens du dehors à s’habiller tels des choux. Un vent, qui véhicule l’écho d’instruments à vent, de percussions auxquelles se mêlent des applaudissements. Qui, soit accompagnent le rythme traînant d’un morceau. Qui, soit en accompagnent un qui décroît et se termine. Dans un vent de décembre pas assez violent, devant des étudiants prompts aux applaudissements, accompagné de ses musiciens et sur la place qui porte son nom : Omar Pène. «Il a vieilli hein», dit un habitant de cette université qui a plus d’une fois chanté en chœur avec Baye Pène, plus d’une fois dansé sous la mythique chanson Etudiant. Et, «lu yàgg dëgg la», lit-on sur un kakémono qui valse entre les caresses du vent et la douceur des titres joués par le chanteur le plus adulé des étudiants et ses accompagnants.
Minuit, le 22 décembre et une chanson parlant changements climatiques prend fin. «Baye Pène we love you», vient en dernière note. Le public suit. «We» : les étudiants. Etudiants au nom desquels s’est exprimé Diégane Diouf. «L’homme est devenu un symbole», a fait savoir le représentant du Collectif des amicales de l’Ucad. Avec ses camarades disposés en demi-cercle autour de leur Baye, il prêcha la parole de communion qui les lie à celui qu’il qualifie à travers cette trinité toute autre : Omar Père, selon Diégane Diouf, c’est «le père, l’artiste, le parolier». Mais aussi, l’ambassadeur, puisqu’il a en outre été décrété tel, par celui qui a parlé au nom de la communauté estudiantine. «Son engagement au-delà de la musique» lui vaut cet honneur. Un qui vient s’ajouter à un autre qui lui a été fait quelque temps plus tôt, à Abuja. Au Nigeria, en effet, il lui a été décerné le Prix de l’Excellence dans la catégorie Art, par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Et c’est ce prix que le père est venu fêter avec ses «fils». En plus de cinquante ans de carrière musicale. En plus de quarante ans de compagnie avec l’Ucad. Le père, les fils, l’esprit festif… des tournées annoncées, dans les autres universités du pays.