Bien que loin de son pays, le chanteur Oumar Ndiaye Xoslumann a l’esprit tourné vers le Sénégal. En ces moments où le Covid-19 ne cesse de s’étendre, le chanteur vient de lancer «Xarebi ak Coronavirus». Une façon pour l’artiste de participer à la lutte.

Du Brésil où vous vous trouvez, vous venez de réaliser un single pour participer à la lutte contre la pandémie du coronavirus. Pourquoi ?
Disons que cette chanson que j’ai faite sur le Covid est purement patriotique car il me semble que la situation est très grave et que tous les musiciens sénégalais, où qu’ils soient dans le monde, se doivent de faire une chanson pour informer et alerter car, comme vous le savez, la musique est un moyen très efficace pour conscientiser les personnes, c’est pourquoi je n’ai pas hésité à écrire cette chanson.

Comment s’est fait l’enregistrement et avec quels musiciens ?
Disons que j’ai fait cette musique seul. J’ai joué les guitares, les voix et j’ai utilisé la programmation pour les percussions. J’ai joué aussi le clavier, fait la programmation de la basse car j’ai un studio chez moi alors aujourd’hui, je peux être fière de pouvoir composer une chanson, faire l’arrangement et l’enregistrer moi-même, disons que ça c’est un travail de longue haleine qu’il faut apprendre avant de pouvoir le faire.

Votre chanson est dans un rythme latino. Une influence brésilienne ?
Effectivement, j’ai été influencé par la musique salsa, une musique latine.

Cela fait un moment que vous êtes absent de la scène musicale sénégalaise. Vous poursuivez toujours votre carrière ? Des projets en perspective ?
Disons qu’après le Sénégal, j’ai continué ma carrière au Canada où, je dois le rappeler, j’ai eu à gagner là-bas le prix du Syli d’argent de la musique qui est un grand concours organisé par les productions des nuits d’Afrique. J’ai coréalisé une musique de film là-bas Un cargo pour l’Afrique du cinéaste québécois Roger Cantin et participé à beaucoup de festivals et ceci de 2009 à 2017 et voilà que je la poursuis au Brésil où j’ai monté mon orchestre et fait beaucoup de spectacles. D’ailleurs j’ai eu à animer le concert annuel de la semaine internationale de la francophonie à Sao Paulo en 2018 et c’est certain que j’aimerais bientôt venir faire un grand spectacle au Sénégal car c’est super de jouer à l’extérieur mais jouer dans ton pays est meilleur et montrer ainsi ton savoir-faire. Je compte dans un futur proche sortir mon prochain album et venir faire la promotion au Sénégal.

Le Brésil est un pays avec de fortes influences africaines. Est-ce que vous retrouvez cela dans la musique brésilienne ?
C’est vrai qu’au Brésil, ils ont pas mal de rythmes qui sonnent Afrique. Salvador de Bahia est la région du Brésil où on pourrait se croire en Afrique car c’est là-bas où la majorité de la population est noire. Un jour quand j’avais voyagé là-bas, de ma chambre d’hôtel, j’ai entendu un groupe de percussions qui sonnaient comme un rythme de sabar du Sénégal. Ça m’avait tellement surpris et plut que j’en ai créé une chanson qui s’appelle Sénégal-Brésil et je chante en disant que le Brésil et le Sénégal doivent certainement avoir un lien de sang.

Vous êtes en ce moment au Brésil. Quelle est la situation sur place ?
Je vis au Brésil depuis 2 ans. Disons qu’ici la situation est alarmante depuis que le Covid 19 s’est installé dans les quatre coins du pays. Ils ont un Président qui je pense, est l’unique au monde qui compare la maladie du coronavirus a une petite grippe et donc est contre le confinement et ainsi contre la majeur partie des gouverneurs des états qui pensent que le coronavirus est une maladie très sérieuse et que les populations doivent se protéger. Il faut dire que le Brésil compte 26 Etats qui sont, bien entendu, régis par l’Etat fédéral mais ils sont libres de leur politique interne. Voilà qu’aujourd’hui il y a plus de 13 000 décès et près de 200 000 cas positifs avec un Président qui malgré les décès, reste toujours sur sa décision de vouloir sortir le monde dans les maisons.