C’est un Idrissa Diop plus que jamais engagé qui vient de mettre sur le marché un nouvel album de 16 titres. «Time for Africa» est un appel à un retour vers les valeurs africaines.

Après plusieurs années, Idrissa Diop vient de mettre sur le marché un album. Time for Africa est composé de 16 titres que le musicien dédie entièrement au continent et à des figures marquantes. Mais l’album qui a été présenté à la presse il y a quelques jours est un appel. «Il faut que l’on s’approprie notre propre histoire. On n’a plus envie que notre histoire soit dictée par l’Occident. Time for Africa, c’est ça», explique le musicien qui proclame son panafricanisme. «Il est temps qu’on nous laisse, nous Africains, régler nos problèmes en tant qu’Africains. Et on peut les régler. J’ai beaucoup voyagé et j’ai vu énormément de gens dont le rêve est de venir en Afrique.» Devant la presse, Idrissa Diop a appelé à un retour aux valeurs intrinsèques. «C’est un appel pour un retour aux valeurs africaines, aux valeurs intrinsèques de nos aïeux. On nous a donné toutes les forces. Comme disait Cheikh Anta Diop, tout est venu de l’Afrique. Quand je vais aux Almadies ou dans certains endroits, je vois de touristes dont le rêve est de s’installer ici parce qu’ils savent que le temps est à l’Afrique», explique le musicien. Dans son nouvel album, Idrissa Diop propose une balade dans des sonorités diverses, de l’afro-beat, du jazz et de la musique sénégalaise.
Parmi les figures emblématiques que Idrissa Diop met en avant, le légendaire boxeur Muhamed Ali à qui il consacre un titre, Ali. «Muhamed Ali, j’ai une relation particulière avec lui. Ce qui m’a beaucoup marqué, c’est quand il a dit ‘’je ne vais pas à la guerre pour tuer des gens qui ne m’ont rien fait’’. Quand il est revenu de la guerre, il a été en prison, il a été déchu de tous ses titres. Il était Cassius Clay. Il est devenu Muhamed Ali. Ce sont des valeurs auxquelles je crois», explique l’auteur de Nobel. Idrissa Diop rend également hommage à Joe Ouakam qui, culturellement et artistiquement, a beaucoup apporté à notre pays, souligne le musicien qui a également consacré un titre aux tirailleurs sénégalais. «On ne se focalise pas assez sur les tirailleurs sénégalais et je me suis rendu compte qu’ils ont sauvé non seulement la France, mais une partie de l’humanité parce qu’ils ont été partout, dans tous les combats, les leurs comme ceux des autres. Ils ont été là pour combattre l’injustice», dit-il.
En 2022, le Sénégal va accueillir les Jeux olympiques de la jeunesse (Joj). Un évènement qui va drainer des milliers de visiteurs dans le pays. L’occasion, selon le musicien, de se départir des dépôts d’ordures qui polluent l’environnement de la capitale. Idrissa Diop donne ainsi la main à la mairie de Dakar pour appeler au civisme. «On ne peut pas être propre sur soi-même et ne pas l’être au dehors. Le Sénégal va recevoir énormément de monde avec les prochains Joj 2022. Il faut que le pays soit propre. Je m’associe à la ville de Dakar pour cela. Etre propre, c’est aussi le Time for Africa.»
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