Naufrage de l’indignation

L’indignation finit, comme les pirogues, au fond de l’océan. Il n’a pas fallu 6 mois pour que les bouches des indignés de circonstances perdent la voix, et que les regards se détournent. Sans doute parce que ceux qui, avant le mois de mars, assuraient détenir la solution aux maux la jeunesse sénégalaise, contrainte de fuir son pays dans des conditions atroces, était en leurs mains, n’ont rien montré. Au contraire, depuis 6 mois, rien ne change. Les pirogues s’en vont, les gens se noient, et l’Etat veut emprisonner ceux qu’il encourageait il y a 6 mois.