Maïmouna Kane est décédée à Paris ce vendredi. Ancienne ministre sous Léopold Senghor et Abdou Diouf, magistrate de formation, elle fait partie des premières femmes, ainsi que Caroline Faye, à être nommées ministres au Sénégal. Elle était une pionnière dans la lutte pour l’émancipation de la femme au Sénégal. Sa dépouille devrait arriver ce vendredi à Dakar, selon la presse.

L’ancienne ministre Maï­mou­na Kane est décédée ce vendredi à Paris à l’âge de 82 ans. Cette magistrate de formation fait partie des premières femmes ministres au Sénégal. Elle a été évacuée, il y a peu en France pour des soins. Sa dépouille devrait arriver mardi prochain à Dakar, d’après les informations relayées par la presse, l’enterrement aura lieu au cimetière musulman de Yoff.
Maïmouna Kane a eu un parcours exceptionnel et s’est fait un nom dans la vie politique de l’époque, un milieu constitué en majorité d’hommes, où les femmes se comptaient sur les doigts. Elle a occupé précisément le poste de secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre en charge de la Condition féminine, de la condition humaine et de la promotion humaine sous le régime de Feu Léopold Sédar Senghor. Elle est devenue ministre du Développement social entre le 3 avril 1983 et le 2 janvier 1986 dans le gouvernement formé par Moustapha Niasse, sous le régime de l’ancien Président Abdou Diouf.
Pionnière dans la lutte pour l’émancipation de la femme sénégalaise, Maïmouna Kane avait côtoyé Caroline Faye, précurseur également dans le combat pour le leadership féminin au Sénégal. La défunte a été auditrice à la Cour suprême, substitut du Procureur de Dakar et conseillère à la Cour d’appel de Dakar. Après s’être retirée du gouvernement pour des raisons de santé, elle avait préféré présider, suite au décès de l’ancien ministre Serigne Lamine Diop, aux destinées de la Fondation Abdou Diouf Sport et vertu.
A part quelque rares apparitions publiques, Maïmouna Kane menait une vie très discrète loin de la sphère politico-médiatique. Mais, elle était toujours citée en exemple et son parcours une référence pour ses sœurs. D’ailleurs, l’ancienne magistrate a inspiré le journaliste, Cheikh Adramé Diop, qui a réalisé un film documentaire sur sa vie, son œuvre, ses rapports avec les Présidents Senghor et Diouf, sur la situation politique du Sénégal de 1970 à 1980 ainsi que sur la condition de la femme et de ses droits. Aujourd’hui, elle est partie à jamais laissant derrière elle cinq enfants et une famille éplorée. Elle est née en mars et est rappelée à Dieu en mars. Le mois qui célèbre la femme. Un signe du destin !