Serigne Atou Diagne, décédé hier à l’âge de 70 ans, fait partie du paysage mouride avec son organisation Hizbut Tarqiyyah.

Le président du dahira Hizbut Tarqiyyah a tiré sa révérence. Décédé hier, Serigne Atou Diagne a été enterré à Touba. Interné à l’hôpital Fann pendant plusieurs jours avant de rendre l’âme, le président du Hizbut Tarqiyyah laisse derrière lui une organisation qui fait partie de l’histoire du Mouri­disme. Tout part de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar : Ils sont 9 étudiants (Amadou Saliou Mboup, Babacar Mbaye, Madické Seck, Atou Diagne, Mbagnick Niang, Massamba Niang, Allé Samba Guèye, Touba Sidibé et Pape Amadou Sy) qui veulent davantage vulgariser l’œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme. Alors qu’à l’époque, le temple universitaire était animé par les idéologies de la gauche. Inédit, le projet enchante Serigne Abdoul Ahad Mbacké, khalife général des Mourides à l’époque, qui donne son accord aux initiateurs qui mettent en place le Mouvement des étudiants mourides. Le succès est automatique, national et il devient international. Il attire toutes les sensibilités et devient très influent. Ainsi que sa figure dirigeante qui fait partie des personnalités du Mouridisme.
C’est en 1992 que le nom Hizbut Tarqiyyah fait son apparition dans le champ lexical mouride. C’est Serigne Saliou Mbacké, khalife général des Mourides de l’époque, qui le nomme ainsi. Malgré les années et les péripéties, Serigne Atou Diagne, diplômé en géographie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a toujours su entretenir ce «bébé» qui a connu une croissance exceptionnelle. Devenu une organisation, son objectif a été toujours de servir le Mouridisme et propager les enseignements de Ahmadou Bamba. Jusqu’à son dernier souffle, Serigne Atou Diagne est resté fidèle à ce serment.