Ils sont plus de 4 millions de Guinéens qui vivent sur le sol sénégalais. Ce chiffre, qui ne cesse de croître, pourrait entraîner une crise entre les deux peuples. «Partout dans le monde, à chaque fois qu’une population étrangère commence à occuper une place trop importante dans un autre pays, sans qu’une régulation de leur flux et règle d’établissement définitif ne soit mise en place, surtout dans un pays pauvre comme le Sénégal dont les ressources sont limitées, le pays-hôte subit négativement ce flux migratoire», a tenu à prévenir le parti politique l’Unis (Union nationale des indépendants du Sénégal), dans un communique signé par son président Amadou Gaye.

Pour les membres de cette entité, c’est «une question sensible qui doit faire l’objet de discussions franches pour arrêter ce qui se profile comme une future crise entre les deux pays si rien n’est fait».

Et comme mieux vaut prévenir que guérir, ils invitent le Président Bassirou Diomaye Faye à en faire un sujet de discussion avec son homologue guinéen lors de son prochain déplacement en Guinée. Car, d’après eux, cette situation, qui n’est applicable aux pays comme le Mali, la Côte d’Ivoire et la Gambie, «est une spécificité propre aux populations guinéennes ici au Sénégal».

Et c’est dans ce sens que les membres de l’Unis tiennent à préciser que «la libre circulation des biens et des personnes est un principe communautaire qui vise à favoriser les échanges entre populations de la Cedeao et non l’établissement définitif de populations d’un pays dans un autre pays de la Cedeao». D’ailleurs, «ce principe ne saurait donc valoir de mécanisme suffisant de régulation pour le Sénégal, lequel, malgré ses valeurs de Teranga, ne saurait aussi échapper à l’impératif de contrôle et limitation de ces flux migratoires», ont-ils souligné dans le document. Pour l’Unis, «ce débat pose des questions certes sociales, mais surtout des questions économiques sérieuses».

A en croire les membres de cette structure, «le Sénégal n’est pas un pays riche. Il n’a pas les moyens de soutenir cet établissement massif, de plus en plus visible dans toutes les sphères de la vie sociale et économique, et qui semble s’accélérer de visu. Il faut corriger et anticiper de futures crises entre deux pays voisins», ont-ils prévenu.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn