J’ai suivi avec attention votre intervention sur Dakaractu.com concernant l’affaire Ndengler. Vous savez éminemment et foncièrement que le président de la République n’est aucunement responsable. Dès lors, vous êtes délibérément en train de verser dans de la politique politicienne afin de manipuler l’opinion. Une démarche répréhensible. Pourtant, vous êtes de ceux qui ont voté la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales, héritière de celle no 96-06 du 22 mars 1996 portant Code des collectivités locales, en votre qualité de député de surcroît président du groupe parlementaire Benno bokk yaakaar. Certainement vous n’étiez pas concentré ce jour-là. Vous aviez la latitude nécessaire pour porter et apporter comme amendements les propositions que vous faites actuellement. Vous voulez assurément jouer avec notre crédulité ou celle des populations. C’est peine perdue.
Apparemment, votre indignation est circonstancielle et fluctue suivant les positions. Vous savez mieux que moi que la décentralisation est une option irréversible de l’Etat du Sénégal et que ce processus modifie fondamentalement les relations entre l’Etat et les collectivités locales en renforçant l’autonomie de gestion par, entre autres, la libre administration et l’allègement du contrôle.
Le Code général des collectivités territoriales (Cgct) que vous avez personnellement voté et défendu nous apprend en son titre III, article 84 : «Les délibérations du Conseil municipal sont exécutoires dans le cadre fixé par les dispositions du Titre V du Livre premier du présent code.»
En lisant les articles (art. 243,244 et 245) du titre V, énuméré ci-dessus, en son chapitre premier qui parle du contrôle de légalité, nous nous rendons compte que des possibilités de recours existent auprès de l’autorité administrative (sous-préfet et préfet) dans les délais prescrits dans le présent Code.
De plus, il faut rappeler que les populations sont représentées dans les instances délibérantes des communes par les con­seillers municipaux librement choisis lors des élections régulières et transparentes. La décision est d’abord décentralisée avant d’aboutir, par le biais des procédures administratives légales, à la si­gnature d’un décret. Le président de la Répu­blique n’intervient qu’en dernier ressort après avoir eu l’avis conforme de tous les services compétents et du circuit légistique. En conclusion, la responsabilité du président de la République n’est nullement engagée.
Votre sortie visant à manipuler l’opinion afin de produire du mécontentement est diablement inefficace et clairement ratée. Nous jeunes pensons que votre attitude ressemble à de l’ingratitude notoire envers un homme qui vous a tenu en haute estime en vous confiant de hautes et éminentes responsabilités après votre compagnonnage dans l’opposition. D’autres membres du parti et de la coalition n’ont pas eu cette chance, malgré la loyauté et l’âpreté au combat.
Vous avez indéniablement besoin d’une véritable introspection sur votre comportement.
Moussa BALDE
Membre de la Cellule de Communication de Benno Bokk Yaakaar