Après la fin de l’ultimatum fixé à la junte nigérienne, les chefs d’Etat de la Cedeao ont décidé de convoquer un nouveau sommet ce jeudi pour évoquer le dossier. Si l’option militaire reste sur la table, les voies du dialogue sont toujours explorées.

L’ultimatum fixé à la junte militaire nigérienne, qui a renversé Mohamed Bazoum, est terminé hier. Que va-t-il se passer après ?
En tout cas, les chefs d’Etat de la Cedeao ont décidé de convoquer un nouveau sommet à Abuja pour approfondir la réflexion. Le compte à rebours est lancé, mais la porte du dialogue et de la diplomatie reste toujours entrouverte. Comme peuvent le constater les dirigeants de la sous-région, la junte n’a pas cédé ni libéré le Président déchu. Elle a même organisé une manifestation populaire pour montrer que le Peuple nigérien est derrière le putsch.

Que va faire le chef de l’Etat nigérian, Bola Tinubu, qui a mis sur la balance sa crédibilité personnelle pour rétablir le pouvoir civil ?
Vendredi, les chefs d’état-major des Armées de la Cedeao avaient achevé leur conclave de trois à Abuja pour échafauder les contours de l’opération militaire agitée par les chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest. Evidemment, les putschistes au pouvoir au Mali, au Niger, au Burkina Faso ont refusé de souscrire à cette opération et annoncé pour certains qu’ils vont soutenir Niamey. C’est une question de solidarité entre militaires au pouvoir, car les nouvelles autorités nigériennes ont envoyé à Bamako le numéro 2 de la junte. Hier une délégation de putschistes malienne et burkinabè est arrivée aussi à Niamey.

Après la Gambie, ce sera une deuxième intervention militaire de la Cedeao au nom de la démocratie. Sans doute, le Nigeria, qui assure la présidence de la Cedeao, sera la locomotive de cette force, si elle doit intervenir. Il y aurait la Côte d’Ivoire, le Bénin et aussi le Sénégal, qui a annoncé sa participation à une éventuelle opération.

Aujourd’hui, les sanctions financières de la Cedeao commencent à peser sur le Niger. Avec la suspension de «toutes les transactions commerciales et financières» entre ses Etats membres et le Niger. Il est aussi envisagé le «gel des avoirs pour les responsables militaires impliqués dans la tentative de coup d’Etat», Niamey commence à sentir les contre-coups de ce coup d’Etat.