L’épave d’un bateau pneumatique, transportant vraisemblablement 130 migrants, a été retrouvée au large des côtes libyennes jeudi, en fin de journée, mais il n’y avait aucun survivant. Ce nouveau drame de l’émigration clandestine soulève à nouveau la question de la responsabilité des pays du pourtour de la Méditerranée centrale. Dès mercredi matin, les autorités libyennes, maltaises et italiennes ont été alertées sur le sort de ce bateau, mais aucune n’a donné suite. Les opérations de recherche ont été menées par trois navires marchands ainsi que l’Ocean Viking, le bateau de l’Ong Sos Méditerranée. Mais ces recherches ont été menées sans aucune coordination étatique, assure Morgane Lescot, porte-parole de Sos Méditerranée à bord de l’Ocean Viking : «Au cours de la journée, l’Ocean Viking a été informé que les garde-côtes libyens étaient en route vers le lieu du naufrage. A la tombée de la nuit, le patrouilleur n’était toujours pas arrivé. Aucune coordination n’a été apportée à aucun moment par les autorités libyennes.» Lorsque l’Ocean Viking est arrivé à hauteur de l’embarcation, il ne restait sur l’eau plus que deux boudins dégonflés et déjà partiellement engloutis ainsi que les corps de quelques-uns des passagers. Ce drame devrait susciter une réaction internationale, estime Morgane Lescot. «Trop peu de navires de sauvetage, une coordination quasi nulle, un cimetière à ciel ouvert, laissant des hommes, des femmes et des enfants se noyer aux portes de l’Europe, voici la réalité en Méditerranée centrale que nous ne cessons de voir. Nous en appelons plus que jamais au réveil de la communauté internationale et en particulier de l’Europe pour que cessent ces drames.» Dans cette zone de Méditerranée, ce sont les autorités libyennes qui sont censées assurer la coordination des opérations de secours. Mais l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) dénonce également le refus des pays européens voisins d’intervenir et les appelle à prendre leurs responsabilités.
Rfi