Les livres inscrits au programme des collèges et lycées du Sénégal doivent être constamment remplacés par de nouvelles publications, pour «dynamiser» la littérature sénégalaise qui donne l’impression de s’être arrêtée en 1960, estime l’écrivain Mama­dou Samb. «Aujour­d’hui, nous avons l’impression que la littérature sénégalaise s’est arrêtée en 1960, avec toujours les mêmes livres inscrits au programme d’enseignement dans les collèges et lycées. C’est comme si les générations suivantes n’ont rien produit de qualité», se désole-t-il dans un entretien avec l’Aps.
Mamdou Samb donne en exemple la Côte d’Ivoire où les œuvres inscrites au programme sont revues tous les deux ans pour intégrer de nouvelles publications.  Dans cette perspective, a-t-il estimé, «tout auteur peut voir d’une année à l’autre son livre enseigné aux élèves». Autrement, ajoute M. Samb, «les professeurs dans les collèges et lycées continuent de dispenser en boucle les mêmes livres qu’ils ont reçus quand ils étaient élèves».  Selon cet écrivain dont le roman Le Regard de l’aveugle a remporté le Grand prix littéraire des lycéens du Sénégal en 2011, «à l’heure actuelle, les élèves n’ont rien à voir avec des livres par moments très colonialistes dans leur expression».  «C’est comme si l’on refusait d’évoluer pour intégrer des perspectives nouvelles dans l’éducation et la formation de nos élites», a-t-il conclu.