Les avocats de l’activiste Assane Diouf contestent le verdict rendu hier au Tribunal de grande instance de Dakar, condamnant ainsi leur client à quatre mois de prison ferme pour diffusion de fausses nouvelles et discours de nature à troubler l’ordre public. C’est ainsi que les robes noires qui assurent sa défense, annoncent un appel. Une peine que l’activiste Assane Diouf a d’ores et déjà purgée, selon ses avocats dont le recours annoncé vise à obtenir la relaxe pure et simple de leur client.

«Nous ne sommes pas totalement satisfaits, car Assane Diouf ne devait pas être reconnu coupable. C’est pour cela que nous allons faire appel», souligne Me Aboubacry Barro, un des avocats de la défense. Il estime que le verdict contient des zones d’ombre. «Le tribunal a retenu la culpabilité de notre client pour des propos tenus à l’encontre du chef de l’Etat. Pourtant, à aucun moment, il n’a tenu de discours de haine ou d’incitation à la violence», déplore Me Abou­bacry Barro.

L’avocat a exprimé par ailleurs sa satisfaction quant à la décision du Tribunal de ne pas retenir certaines charges aggravantes. «Nous saluons la prudence du juge sur plusieurs aspects du dossier. Il y a eu une certaine sagesse dans l’appréciation des faits», reconnaît Me Barro.

Pour rappel, l’activiste Assane Diouf a été libéré hier. Il a été relaxé du chef d’inculpation «d’offense à une personne exerçant tout ou partie des prérogatives du président de la République». Toutefois, il est reconnu coupable de «diffusion de fausses nouvelles et de discours contraires aux bonnes mœurs», informe son avocat Me Barro. L’activiste, ayant déjà purgé sa peine, n’a pas, en revanche, été condamné à payer une amende.

Le procès de Assane Diouf avait débuté le 18 juin dernier, mais avait été suspendu à la suite de la grève des travailleurs de la Justice regroupés dans l’Intersyndicale Sytjust-Untj.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn