Dans le cadre de la lutte contre le paludisme et les Maladies tropicales négligées (Mtn) dans le bassin du fleuve Sénégal, le Projet de gestion intégrée des ressources en eau (Pgire 2), financé par la Banque mondiale, a permis de faire reculer ces maladies au niveau des pays de l’Omvs.Par Alioune Badara CISS(Correspondant) –

Le Projet de gestion intégrée des ressources en eau (Pgire 2), financé par la Banque mondiale et  mis en œuvre par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal  (Omvs), et qui arrive à son terme au mois de juin 2023, a fait le week-end dernier à Saly  Portudal, la revue des activités de lutte contre le paludisme dans le bassin du fleuve Sénégal.

Abdou Lahat Diop, le Secrétaire général du ministère de la Santé, a magnifié la mise en œuvre de ce projet d’envergure sous-régionale qui, dès la première phase en 2017, a réussi à mettre en place une véritable offensive contre les maladies d’origine hydrique dans le bassin du fleuve Sénégal. «A ce titre, il a offert à nos Etats des millions de moustiquaires et médicaments pour la lutte contre, respectivement, le paludisme et les Maladies tropicales négligées (Mtn) dans les régions du bassin. Pour cela, au-delà même de participer à la mitigation des effets négatifs des ouvrages de l’Omvs sur le fleuve Sénégal, le Pgire, avec sa sous-composante santé, a permis d’accompagner les Etats membres de l’Omvs et de contribuer ainsi, de manière significative, à la couverture universelle en Milda et au traitement de masse contre les Mtn, mais également à la promotion de la santé communautaire à travers des campagnes d’Information, Education et Communication (Iec) pour un changement de comportement durable», s’est félicité Abdou Lahat Diop.

En plus de ces acquis, le Projet de gestion intégrée des ressources en eau (Pgire) a permis d’instaurer un cadre de concertation permanente, une parfaite collaboration transfrontalière, mais aussi un partage d’expériences entre les spécialistes de la santé des Etats membres de l’Omvs.

D’ailleurs, le Secrétaire général  du ministère de la Santé  n’a pas manqué  de souligner que ce projet a été bien apprécié par les populations bénéficiaires. «Ces activités ont  permis aujourd’hui d’obtenir des résultats probants et une nette amélioration dans la couverture en Milda ainsi que dans le traitement de masse des populations du bassin contre les Mtn. Nous saluons vivement tous ces efforts consentis par l’Omvs dans la lutte contre les maladies hydriques dans le bassin du fleuve. Malheureusement, on s’achemine aujourd’hui vers la clôture officielle des activités de cet important projet de développement, prévue à la fin du mois de juin prochain.»

Toutefois, il a sollicité  de l’Omvs à continuer de soutenir et à accompagner davantage ses Etats membres afin de relever le défi d’éliminer ces maladies hydriques.

En écho à ces propos, Mohamed Abdel Vetah, le haut-commissaire de l’Omvs,  a précisé que l’organisation a également très tôt mesuré l’impact de ses interventions, notamment les barrages, sur la santé et l’environnement. «Ainsi, la première phase de ce projet, mise en œuvre de 2007 à  2013, a permis d’appuyer de façon substantielle, à travers des investissements conséquents, les efforts de nos Etats dans la lutte contre les maladies liées à l’eau. Afin de consolider les acquis du Pgire I, un programme étalé sur 9 ans (de 2014 à 2023) a également été mis en œuvre avec une enveloppe d’environ trente millions de dollars (30 000 000 $) pour lutter contre les maladies liées à l’eau, notamment le paludisme», a renseigné le haut-commissaire.

D’ailleurs, ces maladies impactent plus le continent, en atteste le nombre de décès liés au paludisme en Afrique, «plus de 90% des décès dus au paludisme sont enregistrés en Afrique. Un autre chiffre saisissant : en 2020, les décès des enfants  de moins de 5 ans représentaient plus de 80% des décès dus au paludisme. Les Maladies tropicales négligées (Mtn) ne sont pas en reste. La schistosomiase constitue, après le paludisme, la maladie parasitaire la plus importante dans les régions tropicales et subtropicales», a révélé  M. Vetah.
Face à ces maladies qui freinent le développement  et mettent en péril la santé des populations, l’Omvs a misé sur une participation communautaire effective des populations. «Ainsi, nous avons acquis et distribué 4 500 000 Milda dans la région du bassin. Acquis et livré 2 800 000 comprimés pour la lutte contre la schistosomiase. Financé plusieurs études et enquêtes et contribué au renforcement des capacités des programmes et des acteurs de la Société civile».

La dernière enquête sur les indicateurs du paludisme, réalisée en 2022, a montré une régression significative par rapport à 2012. C’est pourquoi, le haut-commissaire a invité les acteurs à consolider et pérenniser ces résultats. «Le caractère temporaire des projets doit nous inciter à participer activement au plaidoyer de nos Etats et explorer des alternatives de financement pour garantir la poursuite des efforts de lutte contre ces maladies et atteindre les objectifs fixés par nos Etats à l’horizon 2030», a invité M. Abdel Vetah.
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