Dans le cadre d’opérations de sécurisation d’envergure du territoire national, l’Armée avait enclenché le 30 mai dernier, une offensive aérienne et terrestre qui a permis le démantèlement de plusieurs bases rebelles dans l’arrondissement de Nyassia. Une reconquête territoriale que le commandant la Zone militaire n° 5 a tenu à acter définitivement sur le terrain, à travers une visite opérationnelle effectuée ce lundi au niveau des secteurs 51 et 53 qui polarisent les ex-bases satellites d’Atika, aujourd’hui totalement sous contrôle des hommes du colonel Souleymane Kandé.

Par Ibou MANE (Correspondant)

– «Nous assumerons pleinement notre mission de sécurisation ; et nous sommes intransigeant là-dessus», avertissait le colonel Souleymane Kandé, commandant de la Zone militaire n° 5, au lendemain de la destruction des bases de Boussouloum, Badion et Sikoune dans le Balanta­counda. Une ferme détermination du patron de l’Armée en Casa­mance qui entend ainsi, par ces opérations de sécurisation, éradiquer, dit-il, en Casamance, tout trafic illicite et de traquer en outre les forces ennemies afin de créer les conditions sécuritaires propices pour favoriser le retour des populations déplacées au bercail.
Nyassia a été en ligne de mire des hommes du colonel Kandé qui, dans le cadre de leur offensive enclenchée le 30 mai dernier, ont ainsi détruit des bases rebelles situées dans les secteurs 51 et 53. Il s’agit notamment des basses d’Ahinga, Badem, Bagame, Bouniack et Djileor, situées au niveau de la frontière sud-ouest. «L’objectif majeur de cette opération consiste à créer les conditions de retour de populations dans leur territoire d’origine», explique le comzone, Souleymane Kandé, pour qui, en plus de la neutralisation des bandes armées, la zone jadis très minée a été dépolluée pour favoriser un tel retour. Une visite dynamique de ce secteur de Nyassia par le comzone, accompagné de tout son staff, a permis de jauger de la totale mainmise sur toute cette bande frontalière entre la commune de Nyassia et la frontière bissau-guinéenne. Occasion pour le colonel Souleymane Kandé de permettre aux commandants des opérations des Unités Bravo et Alpha de présenter, pour la circonstance, la situation générale de la conduite des opérations.
Ainsi pour le lieutenant-colonel, Clément Hubert Boucal, commandant du Groupement tactique inter-armes Bravo, en plus de s’emparer des positions de Bagame et de Badem, il s’est agi pour l’Armée d’assurer, au cours de cette opération, la sécurisation de l’ouverture des axes logistiques. Des voies qui servaient, dit-il, de pistes de production et qui ont fait l’objet, poursuit-il, de minage sauvage de la part du Mfdc. «25 000 mines au total ont été enlevées et détruites dont 10 000 mines anti char et 15 000 mines antipersonnel», révèle le lieutenant-colonel Boucal. Et pour le commandant de l’unité Bravo, la phase déterminante de cette mission consistait à s’emparer de la base de Bagame située à la lisière de la frontière, une grande base composée, note-t-il, de 15 bunkers étalés dans des dispositifs dans la profondeur et fermement défendue par l’ennemi qui a fini par céder. Laissant du coup sur place beaucoup de matériels dont des roquettes antichar, des mines antipersonnel, des armements, une quantité importante de munitions, des documents, beaucoup de logistique, des matériels d’intendance, des vélos destinés au transport des produits, etc. En outre, ses hommes ont, soutient-il, détruit plusieurs champs de chanvre indien avant de rejoindre le bataillon Alpha du lieutenant-colonel Diogoye Sène vers Bouniack.
Le bataillon Alpha, une unité dont la mission, selon son commandant, était d’attaquer les positions du Mfdc à partir de Nyassia. Une manière de parachever, de l’avis du commandant Diogoye Sène, le rétablissement du dispositif opérationnel de la Zone militaire n° 5 à la frontière bissau-guinéenne. «La 1ère phase consistait, à partir de Nyassia, de reconnaître l’axe Ediouma-Baséré et qui correspondait également à l’ouverture de l’axe Kouméré-Baséré-Coureng, aujourd’hui praticable et opérationnel. Et pour le commandant Sène, la 2ème phase consistait à attaquer les positions du Mfdc à partir de Baséré ; ce qui a permis, dit-il, de conquérir les bases de Djileor 1 et 2 et d’Ahinga 1 et 2. Et ce, avec là également d’importantes saisies de matériels, grenades, munitions, mines, etc.»
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