Me Ciré Clédor Ly, à travers un post publié sur les réseaux sociaux, tire la sonnette d’alarme en s’apitoyant sur l’état de santé de son client, Ousmane Sonko. D’après l’avocat, cet état «s’aggrave de façon inquiétante». Révélant par la même occasion que «le maire de Ziguinchor est entré dans un profond coma ce lundi 23 octobre 2023 (avant hier)». C’est ainsi qu’un «appel urgent» est lancé aux autorités par l’avocat de l’opposant qui séjourne depuis son arrestation au Pavillon spécial de l’hôpital Principal où il a repris sa grève de la faim depuis quelques jours. La situation que traverse actuellement M. Sonko «a surpris même le service hospitalier, et conforte les inquiétudes que j’avais avancées après l’avoir visité, la veille», alerte l’avocat.

«Ce qui est arrivé ce matin (hier) prouve que l’irréversible peut à tout moment se produire, puisque le Service de contrôle et de soins peut être pris au dépourvu à tout moment. Les autorités peuvent mettre fin à sa détention et elles connaissent les mécanismes juridiques pour y parvenir. Par ailleurs, à tous les degrés de juridiction, il existe une autorité à qui la loi confère le pouvoir de mettre fin à cette détention injuste que ne justifie que le jeu de pouvoir immonde dans une démocratie et un Etat de Droit», soutient Me Clédor Ly, qui s’adresse au chef de l’Etat.

«J’interpelle solennellement le président de la République et le ministre de la Justice, qui ont des pouvoirs leur permettant d’activer des leviers qui ne portent pas atteinte à la séparation des pouvoirs et qui seraient conformes aux droits civils de la personne, garantis et protégés par les instruments internationaux des droits de l’Homme», affirme non sans lancer «aussi un appel pressant aux autorités religieuses» qui, selon la robe noire, «ne doivent pas rester indifférentes face à cette situation». Aussi, les supplie-t-il «d’user» de leur pouvoir et influence pour «la libération immédiate et sans délai» de son client. «Monsieur Ousmane Sonko qui, comme tout citoyen, doit jouir des droits élémentaires prévus par les lois nationales et les instruments juridiques internationaux ratifiés par le Sénégal et qui font que la détention avant jugement doit être une exception et la liberté la règle», argue Me Ly. «Je fais appel enfin à la Communauté internationale soucieuse de paix et de stabilité dans la sous-région et dans le continent, pour qu’elle fasse tout ce que les accords et les liens d’amitié leur permettent, pour que le trouble grave et persistant que cause le seul maintien en détention de M. Ousmane Sonko soit solutionné, avant que l’irréparable qui est prévisible ne se produise, avec des conséquences graves sur la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région», prévient-il.
ambodji@lequotidien.sn