Panel – L’Intelligence artificielle comme outil de performance des économies : Isidore Diouf relève les obstacles

L’Intelligence artificielle est incontournable pour rendre performantes les économies des pays. Mais il faudra remplir un certain nombre de préalables pour en bénéficier. L’Ia a fait l’objet d’un panel tenu mardi dernier à travers une plateforme dénommée «Talk&Test», fondée par Maguette Mbow.
Les pays qui veulent miser sur l’Intelligence artificielle (Ia) pour rendre performante leur économie devront consentir d’énormes investissements dans un certain nombre de domaines dont l’électricité. «Les pays qui veulent être en avance au niveau de l’Ia devront augmenter leur potentiel électrique quatre fois plus», a fait savoir le Directeur général de Sénégal numérique, qui participait à un panel portant sur «L’Intelligence artificielle, accélérateur du plan Vision Sénégal 2050», organisé à travers la plateforme «Talk&Test», regroupant tous les mardis du mois, les acteurs du secteur public et du secteur privé. Selon Isidore Diouf, une stratégie ouest-africaine mutualisant les forces pourrait être une alternative pour relever les défis liés à l’utilisation de l’Ia face à des économies de faible capacité. «C’est par ce biais-là que je pense qu’on pourra avoir une vision à long terme pour construire des fondations, mais aussi avoir une vision plutôt tactique en étant pragmatique et en faisant de grands partenariats avec les grands tels que l’équipe Astralis, Nvidia, Google, Alibaba…», mentionne le patron de Sénégal numérique. C’est important déjà de dire quels sont les socles, quelle est la structure de base pour pouvoir prétendre à faire une économie compétitive qui est basée sur l’Ia ou construire une administration qui est basée sur l’Ia. Le socle, c’est déjà au niveau de l’infrastructure. «L’Ia est très chronophage en termes de ressources financières. Donc, on est sur des investissements entre 50 et 100 millions de dollars, voire même plus, parce qu’il faut avoir des centres de données qui sont dédiés à l’Ia pour pouvoir justement prétendre à mettre en place une économie solide et endogène», rapporte Isidore Diouf.
Il y a un gap à combler par les pays africains pour profiter de l’Ia. «Cette technologie s’impose dans nos vies, parce que c’est devenu quelque chose qu’on ne peut dissocier des aspects de progression que nous avons dans nos sociétés. Si on regarde la place que l’Ia occupe dans les sociétés européennes, on peut comprendre qu’au niveau de l’Afrique, on a un grand retard à résorber. Et ce retard, je pense qu’il faut l’analyser sur plusieurs aspects. C’est qu’on a un retard déjà au niveau des fondations. Parce que l’Ia, quoi qu’on dise, quels que soient les problèmes et l’accélération que ça peut produire, il y a quand même des fondations et des socles qui sont solides», avance-t-il.
Ce panel portant sur «L’Intelligence artificielle, accélérateur du plan Vision Sénégal 2050» est organisé dans le cadre de la plateforme «Talk&Test» dont Maguette Mbow est le fondateur. Ce dernier renseigne que l’objectif visé à travers cette rencontre, c’est de donner corps aux politiques publiques. «Nous choisissons tous les mardis une thématique de développement. Aujourd’hui, en l’occurrence, c’était sur «l’Ia, accélérateur du Plan Sénégal 2050». Donc, on a réuni des panélistes, tous spécialistes sur la question, qui se sont trouvés sur la même scène pour partager leur vision, leur point de vue, mais aussi des solutions. Des solutions pour aider le gouvernement à accélérer les politiques publiques. Et c’est une fierté entre Sénégalais de pouvoir trouver des solutions endogènes à nos problématiques de développement», déclare Maguette Mbow, initiateur de l’évènement. Les solutions proposées par les panelistes seront compilées dans un document qui sera mis à la disposition de tous les réseaux sociaux pour être partagé avec le public.