D’après le coordonnateur de la Cellule de communication de la coalition Benno bokk yaakaar, Thérèse Faye Diouf n’a jamais démissionné de son poste de coordinatrice de la Convergence des jeunesses républicaines. Dans cet entretien, Pape Mahawa Diouf a estimé que Youssou Touré, frustré après le remaniement ministériel, va continuer à servir l’Apr comme il l’a fait par le passé. Par rapport à la récente sortie de Me Abdoulaye Wade sur l’affaire Khalifa Sall, il qualifie cela de distraction alors que l’essentiel est ailleurs.

Quel bilan tirez-vous de la communication de la coalition Benno bokk yaakaar lors des élections législatives ?
J’avais dit ici qu’il était toujours difficile de s’auto évaluer. Mais je pense que globalement cela a été une bonne opportunité pour vulgariser davantage les réalisations de la majorité Benno bokk yaakaar sous la vision éclairée de son Excellence le Président Macky Sall. Et si on en juge l’expression de nos concitoyens avec clarté, leur engagement renouvelé aux côtés de la majorité de poursuivre l’œuvre de construction d’un destin pour un Sénégal émergent, nous pouvons penser légitimement que cela a fonctionné. Les gens ont compris le message. Cela dit, en général, je préfère tout de même laisser les gens apprécier le travail que nous avons fait. Mais nous l’avons fait avec une équipe déterminée, qui était engagée à la tâche, qui s’est montrée disponible et s’est battue tous les jours pour faire en sorte que nous puissions clarifier le débat à chaque fois que c’était nécessaire. Et en permanence vulgariser l’action de la majorité Benno bokk yaakaar, conduite par le Président Sall. C’est ce que nous avons fait durant la campagne. Et nous allons poursuivre ce travail.
Après le remaniement ministériel, il y a eu des grincements de dents au sein de l’Apr. On annonce même la démission de Thérèse Faye Diouf à la tête de la Convergence des jeunesses républicaines…
Je ne suis pas sûr de l’exactitude de toutes les informations que vous venez de donner. D’ailleurs, pour Mme Diouf, je peux tout de suite faire un démenti. Il ne s’agit pas d’une démission. Elle n’a jamais démissionné.
De quoi s’agit-il alors ?
En tout cas, elle n’a jamais démissionné. Maintenant un gouvernement, ce n’est pas une structure inamovible. Ce ne sont pas non plus des positions, autre chose que si ce n’est des positions de sacerdoce. Ce sont des positions où vous avez la chance parmi 14 millions de Sénégalais de pouvoir servir votre Nation parce que le Premier ministre et le président de la République vous ont fait confiance pour cette position-là. Cela ne veut pas dire que vous êtes exceptionnel, mais plutôt qu’on a fait confiance, semble-t-il dans ma compréhension, à vos compétences et à votre profil pour pouvoir servir au mieux le Peuple. Encore une fois, la formation d’un gouvernement n’obéit pas aux desiderata des uns et des autres. Nos personnes ne valent rien devant l’intérêt supérieur de la Nation.
C’est valable pour Yakham Mbaye qui a démissionné aussi ?
Je répète qu’être ou ne pas être dans un gouvernement ne devrait pas poser de problème. Au contraire, je pense que c’est un moment pour toute la Nation, tous les Sénégalais, au-delà des partis politiques, de nos coalitions, de se mobiliser autour du gouvernement qui est le cadre d’action pour pouvoir servir le Peuple. Mais il n’est pas le seul. C’est le cadre d’action principal dans une République comme la nôtre pour pouvoir servir le Peuple. Donc, c’est un moment de sacerdoce. Pour le reste, je crois que tous nos camarades de Benno bokk yakaar sont déterminés et mobilisés, unis comme un seul homme derrière le chef de l’Etat et le gouvernement dirigé par le Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne.
Comment jugez-vous l’attitude de Youssou Touré, zappé de la liste des membres du gouvernement et qui a estimé que Macky Sall lui a manqué de respect ?
Je pense que monsieur Touré est un vaillant militant qui, par le passé, a beaucoup servi à l’Alliance pour la République. Et je pense aussi que dans les jours à venir, effectivement il va continuer à montrer plus que jamais sa solidarité au président de la République, à la majorité Benno bokk yaakaar et à notre parti, son parti, l’Alliance pour la République.
Pour l’opposition, le changement opéré à la tête du ministère de l’Intérieur avec le départ de Abdoulaye Daouda Diallo et l’arrivée de Aly Ngouille Ndiaye est comme blanc bonnet et bonnet blanc…
Il est triste de vouloir confiner un remaniement gouvernemental à des questions politiciennes. Nous, nous avons constaté que la victoire de Benno bokk yaakaar aux élections législatives conforte les options politiques et économiques de la majorité sous la conduite du Président Sall. Et à mi-parcours, nous avons des acquis indéniables sur le plan de l’agriculture, de la maîtrise de l’énergie, des infrastructures rurales, de l’investissement social, de la formation, de l’enseignement supérieur, etc. Dans tous les secteurs de la vie publique, l’impact des politiques publiques conduites depuis 2012 est réel. Maintenant, ce remaniement est une expression évidente quand on voit sa configuration. Il y a une volonté de consolidation des acquis puisqu’on peut noter en tout cas la volonté de renforcement des capacités de production du pays par l’agriculture, une inclinaison un peu pour répondre davantage aux questions de genre, notamment le nombre de femmes qui sont présentes dans le gouvernement, mais également un ministère de la Microfinance et de l’économie solidaire qui est consacré à donner encore plus de moyens aux femmes, de pouvoir constituer des sources de création de richesses dans notre pays, en particulier dans le milieu rural. Les jeunes également ont encore leur place dans ce remaniement et surtout lorsqu’on les associe à la promotion des investissements à haute intensité de main d’œuvre. Voilà en tout cas ce qui montre que, plus que jamais, on va poursuivre cette la tendance qui est de faire en sorte que le Sénégal atteigne une productivité développante, que les investissements en termes d’infrastructures ne se concentrent pas simplement au niveau du monde urbain, mais aussi du monde rural.
La volonté de l’opposition était de voir une personnalité neutre au ministère de l’Intérieur, surtout pour l’organisation de la prochaine Présidentielle…
Je note que la seule chose qui intéresse l’opposition, c’est le ministère de l’Intérieur. On ne peut pas résumer ce remaniement à une question politicienne comme je l’ai dit un peu plus haut. Il y a beaucoup de cadres politiques qui ont changé de position. Celui qui était ministre des Infrastructures devient ministre du Pétrole, celui qui était ministre des Télécoms devient ministre de la Gouvernance locale, celui qui était ministre de la Gouvernance locale va à la Santé, etc. Donc, il ne faut pas faire une spécificité le ministère de l’Intérieur. D’ailleurs, il y a quand même quelque chose de suspect dans tout ça. Le ministère de l’Intérieur a organisé les dernières élections sans que cela ne gêne personne. L’Administration sénégalaise est en mesure d’organiser des élections sans qu’il y ait de couacs. Ça c’est une évidence. Le Sénégal a organisé ces élections et l’essentiel des observateurs sérieux qui ont été présents ont donné leur avis. Il n’y a pas dans ces élections quoi que ce soit qui puisse être de nature à remettre en question la sincérité et la transparence des élections. Maintenant, le dialogue peut être une opportunité pour tout un chacun de donner son avis. Mais en tout cas, dans toutes les démocraties du monde, les ministres de l’Intérieur peuvent être des partisans, organiser des élections sans que cela ne froisse personne. Le Sénégal devrait maintenant arriver à ce stade où on dépasse les questions politiciennes liées à une position de ministre de l’Intérieur ou pas. S’il y avait une possibilité quelconque de pouvoir tricher pour passer sur des élections, je crois qu’on n’en serait pas là.
Abdoulaye Wade s’engage pour la libération de Khalifa Sall et estime que certains magistrats à la porte de la retraite sont faciles à corrompre. Votre commentaire.
Lorsqu’on est président de la République d’un pays, cela veut dire que ce pays vous a tout donné. Vous avez aussi un devoir de réserve et de retenue dans vos discours. On se souvient que Wade avait fait une déclaration du genre alors qu’il était chef d’Etat en exercice et qui avait choqué toute la Magistrature. Donc, je pense que de ce point de vue, nous ne pouvons pas trop recevoir des leçons de lui. Par ailleurs, le débat sur la justice n’est pas le débat en vérité. C’est le remaniement ministériel, la construction et la consolidation des acquis que nous avons obtenus dans ce pays. Et là où il l’a laissé et là où il le trouve actuellement. Pour le reste, ce sont des commentaires politiciens. Et nous pensons que ce n’est pas ce qui intéresse les Sénégalais. Je crois que c’est une distraction, cette sortie de Abdoulaye Wade.