Ramené en prison hier pour «violation de son contrôle judiciaire», Pape Alé Niang a décidé de reprendre sa grève de faim. Avant sa libération, il avait observé 13 jours de diète qui avait précipité son évacuation dans une clinique à cause de la détérioration de son état de santé. «J’observe une grève de la faim pour dénoncer ma détention arbitraire et injuste. Je confie ma famille, mes enfants au Bon Dieu», dit le directeur de Dakar-Matin, placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du deuxième cabinet, Mamadou Seck.

Dans un message publié juste après son arrestation, le journaliste a dénoncé «un acharnement et une persécution abominables et abjects de la part du régime de Macky Sall». «Ils ont décidé de me faire taire à tout prix en exerçant une violence inouïe sur moi jamais vue dans un régime démocratique qui respecte les droits de l’Homme», a-t-il écrit. Il estime qu’il se nourrit «d’une détermination» lui permettant «d’endurer la souffrance» et qu’il n’«implore pas de soutien». «Tout soutien doit être sincère et chevillé au respect de la démocratie, des droits de l’Homme et les principes qui régissent l’exercice de mon métier de journaliste», rappelle PAN. Il ajoute : «En attendant, ils n’ont qu’à creuser une tombe dans ma cellule pour m’ensevelir. Car j’ai décidé de me battre jusqu’au bout.»