Baba Tandian comparaissait hier devant le Tribunal correctionnel de Dakar pour diffamation suite à une plainte du président de la Fédération sénégalaise de basket. Le président de Saint-Louis Basket Club a reconnu ses propos. Tout en précisant qu’il n’y a plus aucune animosité entre lui et Me Babacar Ndiaye qui ne lui a réclamé que le franc symbolique en guise de dommages et intérêts.

L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket, Baba Tandian, a comparu hier devant le Tribunal correctionnel de Dakar. Il est poursuivi par l’actuel président de ladite fédération, Me Babacar Ndiaye. Ce dernier lui reproche des propos qu’il a tenus à son encontre dans les colonnes du journal L’AS, dans sa livraison du lundi 28 octobre 2019.
Dans l’article incriminé, Baba Tandian aurait critiqué la gestion de son successeur «en l’accusant de porter la guigne au basket sénégalais et de n’être intéressé que par l’argent». Des propos que Me Babacar Ndiaye a jugés offensants en l’attrayant devant la justice pour diffamation.
Hier Baba Tandian répondait de ce chef. Mais dans sa déposition, il a tout simplement minimisé ces propos qu’il a tout de même assumés. Pour diluer sa responsabilité, le président de Saint-Louis Basket Club a parlé de «boutade».
«Je reconnais les propos dans la forme mais pas dans le fond car, lorsque je dis qu’il porte la guigne, je voulais expliquer qu’il n’a pas beaucoup de chance, car il a perdu beaucoup de compétitions. Lorsque j’ai dit que le seul fric l’intéresse, c’était une boutade car tout le monde est intéressé par l’argent. Moi y compris», a-t-il soutenu. Avant d’être plus clair : «je ne l’ai pas vu détourner une caisse ou prendre de l’argent. C’est une boutade car je trouve inélégant qu’il aille représenter le Sénégal à une compétition alors qu’il devait déléguer un président de club, comme ça été toujours la pratique», pense-t-il.
Pour atténuer sa faute, l’ancien président de la Fédération de basket dira que ses attaques à l’endroit de Me Ndiaye, n’ont rien de personnelles et qu’il n’y a aucune animosité entre eux. «Moi je lui reproche en tant que président de fédération et non en tant que Me Babacar Ndiaye, même si je reconnais que les critiques sont souvent dures», avoue-t-il.
Le juge n’a pas manqué de lui demander à quel titre il s’est permis de faire ses critiques. En réponse à cette interrogation, Baba Tandian déclare : «C’est parce que je suis un professionnel du basket, un ancien international et je suis le deuxième bailleur du basket. J’y ai dépensé plus de 400 millions Cfa», se targue-t-il en précisant n’avoir «nulle part insulté Me Babacar Ndiaye».
Toutefois, il regrette avoir tenu ces propos qui lui valent cette comparution pour complicité de diffamation à côté du journal L’AS, principal auteur des faits.
Pour l’avocat de Babacar Ndiaye, Me Cheikh Sy, «les accusations de Baba Tandian ne visent qu’à nuire la partie civile».
En guise de réparation du préjudice causé à leur client, Me Babacar Ndiaye, la partie civile avait réclamé 150 millions dans la citation, mais hier elle a demandé le franc symbolique.

Impossible de retirer la plainte
Me Bruce Sylva, avocat de la défense, avait relevé dans les débats un vice de la procédure en sollicitant l’annulation du procès. En prenant la parole pour assurer la défense de son client, il a plaidé la relaxe pure et simple. Le Tribunal ayant joint l’exception au fond, rendra le délibéré le 6 juin prochain.
Faut noter que Tandian et Me Ndiaye ont aussi un contentieux sur le plan sportif. Le président est en effet suspendu 10 ans par la Fédé basket. Une médiation a eu lieu. Et d’aucuns s’attendent à ce que cette sanction soit levée par le Bureau fédéral. Mais si sur le plan sportif on peut s’attendre à un dénouement heureux, ce n’est pas le cas au plan judiciaire, et à ce stade de la procédure où il est impossible de retirer la plainte. Du coup, toute décision relève de la seule volonté du juge. Le 6 juin, on saura…