La Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds) participera au  Dialogue national  organisé demain par le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye. C’est la  Conférence des leaders de la Cds qui en a décidé ainsi et l’a fait savoir hier à travers un communiqué. La Cds dit qu’elle va être très vigilante en ne faisant aucune concession à toute sorte de remise en cause des acquis essentiels.Par Amadou MBODJI –

 Les partis membres de la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds), regroupant 9 partis de la Gauche,  s’ajoutent aux formations qui vont participer au Dialogue national de demain mercredi. La Cds l’a fait savoir par le truchement d’un communiqué en déclinant les raisons.

«Le Sénégal s’engage, à compter de ce mercredi 28 mai 2025, dans un Dialogue national dont l’objectif annoncé est de réformer son système politique.

Les partis membres de la Confédération pour la démocratie et le socialisme (Cds), convaincus que le dialogue constitue un levier de consolidation de la démocratie, ont décidé de participer à cette concertation initiée par le président de la République», déclarent d’emblée les partis membres de la Cds regroupant 9 formations politiques de la  Gauche que sont Aj/Pads-A, Ajs, Cnno, Ld, Mrg, Niaxx Jarinu/Mag, Pit-S, Rta-S, Udf/Mbooloo Mi).

Mais la Cds soulève une anomalie qui consiste à ne parler que de politique durant le Dialogue national en se basant sur les termes de référence où on ne retrouve pas les priorités.

«La Cds signale que les termes de référence transmis appellent à se pencher exclusivement sur des thèmes politiques, électoraux en particulier, ignorant les préoccupations essentielles des populations relatives aux questions économiques et sociales ; or pour la Cds, celles-ci devraient être au cœur des concertations», mentionne le communiqué signé  par les camarades du doyen Landing Savané.

L’Approfondissement de la démocratie est ce que compte défendre la Cds au cours du Dialogue national en partant des conclusions des Assises nationales.
«En tout état de cause, notre souhait est que ce processus approfondisse et modernise notre démocratie plutôt qu’il ne la restreigne. A cette fin, nous nous sommes donc fixé une ligne de conduite qui guidera l’ensemble de nos interventions et travaux durant les concertations. Concrètement, forte des conclusions des Assises nationales de 2008 et de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) de 2013, la Cds a des positions claires sur l’ensemble des thèmes inscrits dans les termes de référence», enchaînent les partis membres de la Cds.

Ces derniers estiment qu’une «rationalisation, assumée par tous les partis politiques, peut améliorer le jeu démocratique au service des Sénégalaises et des Sénégalais».

Toutefois, ils soulignent qu’ils mettront «en garde les autorités contre toute velléité» de «règlement de comptes» visant à interdire, directement ou  indirectement, des partis politiques ou à priver certains opposants de leurs droits.

Le rééquilibrage des trois pouvoirs est ce que prône la Cds en parlant de la  correction de  l’hyper présidentialisme agitée ces derniers temps dans le landerneau politique.

«La Cds estime que la correction de l’hyper présidentialisme ne saurait se limiter à un simple déplacement de prérogatives à l’intérieur de l’Exécutif. Il s’agit plutôt de rééquilibrer les trois pouvoirs -Exécutif, Législatif et Judiciaire- afin qu’aucun d’entre ceux-ci ne domine les autres», soutient la Cds.

Qualifiant «d’inéquitable» le système du «Raaw Gaddù», la Cds «plaide pour une représentation des électeurs davantage proportionnelle lors des scrutins nationaux ou territoriaux».La dépolitisation de l’Administration est ce que souhaite voir se concrétiser la Cds. Ce  dialogue est, pour elle, «un terrain de lutte sur lequel elle ne fera aucune concession face aux velléités de remise en cause d’acquis essentiels». Elle dit qu’elle sera «vigilante et intransigeante quant à la protection du pluralisme des opinions et à la liberté de presse, sévèrement malmenées depuis la dernière alternance, rejettera toute tentative de restreindre les libertés chèrement conquises».

Institué par le Président sortant Macky Sall qui l’a inscrit au calendrier républicain pour être organisé à chaque 28 mai, le Dialogue national est en train d’être perpétué par le Président Bassirou Diomaye Faye. Après le boycott de certains partis politiques, d’autres décident d’y aller.
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