Binta Anne, 23 ans, couchait dans son cahier intime l’infidélité de son copain.  Le journal intime était pour elle le moyen idéal d’archiver ses petits secrets. Elle était très jeune quand elle a écrit ses premiers mots pour exprimer ses maux.

«Je le faisais, parce que je n’avais pas quelqu’un à qui me confier. Bien vrai que j’avais des sœurs et des amis mais je n’avais pas confiance en eux. J’avais un copain très infidèle. Je me cachais pour écrire tout ce qui me faisait mal.» La première expérience amoureuse de Binta Anne, n’était pas des meilleures. Mais, elle avait trouvé le moyen d’échapper aux jugements des autres, sa famille, ses proches, amis. Peur d’être jugée, peur d’être sermonnée, Binta se souvient de ses folies de jeunesse, avec beaucoup d’humour. «C’était mon premier copain, il m’était infidèle. Et ce qui me faisait mal c’est moins le fait d’être trompée que le fait que je connaissais toutes ses copines et conquêtes.» Après moult tentatives de faire entendre raison à son petit ami, la jeune fille s’était alors consolée dans l’écriture et relatait de manière régulière tout ce qui lui faisait mal dans ce carnet. Ça a commencé en classe de 6 éme et continué jusqu’en classe de 4 éme.
Elle stockait aussi dans ce journal intime les autres aspects de sa vie. «Lorsque j’avais une mauvaise note» par exemple.  Et Binta Anne se donnait chaque jour une heure dans l’après-midi ou la nuit avant de se coucher pour inscrire quelques mots sur son précieux cahier, qu’elle dissimulait soigneusement au-dessous de son lit. La diariste a su tenir son journal à l’insu de tous, jusqu’au jour où elle a décidé de le brûler. Après l’adolescence et le Bfem en poche, elle ne voyait plus l’utilité de tenir un journal. Mais elle se souvient que cela a été une étape importante de sa vie. Alors que maintenant «ce n’est plus en vogue ». Les jeunes filles ont certainement trouvé d’autres folies pour épicer leur jeunesse.