Aux troisième et quatrième trimestres 2023, la progression de l’activité économique se poursuivrait dans l’espace Uemoa, en lien avec l’exécution des programmes des Etats et la dynamique du secteur privé. Mais d’après la dernière note mensuelle de conjoncture économique de la Bceao, les performances des économies de l’Uemoa pourraient être affectées par le report à 2024 du démarrage de la production du pétrole au Sénégal, la hausse des coûts de production et le ralentissement en cours dans certains pays partenaires.Par Dialigué FAYE –

Dans sa dernière note mensuelle de conjoncture économique, la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) relève une croissance de 5, 7% au deuxième trimestre 2023. Sur le reste de l’année 2023, assure-t-elle, «la progression de l’activité économique se poursuivrait dans l’Union, en lien avec l’exécution des programmes des Etats et la dynamique du secteur privé. L’activité économique de l’Union devrait enregistrer une croissance annuelle de 6% au troisième trimestre 2023 et de 6, 1% au quatrième trimestre 2023». Toutefois, souligne la Bceao, ces «performances, tirées par la bonne tenue des services et de l’industrie manufacturière, pourraient être potentiellement affectées par le ralentissement en cours dans certains pays partenaires, la hausse des coûts de production et le report à 2024 du démarrage de la production du pétrole au Sénégal».
Pour rappel, le début de la production des premiers barils de pétrole, qui était prévu au cours de cette année 2023, est finalement reporté à 2024, a annoncé l’opérateur Woodside, détenteur de 82% du gisement pétrolier de Sangomar, découvert en 2014. La production du premier baril de pétrole commercialisable de ce champ pétrolier situé à 100 km au sud de Dakar, avait été annoncée pour 2021, avant d’être repoussée à 2022, puis au dernier trimestre de 2023.
Selon les résultats de l’enquête de conjoncture menée par la Bceao, «l’activité économique dans l’ensemble des secteurs serait bien orientée, et les chefs d’entreprise interrogés anticipent de meilleures performances malgré la dégradation des conditions de production, notamment la hausse du coût du crédit. Les branches commerciales, les industries manufacturières et extractives, ainsi que les services marchands et financiers devraient connaître une accélération. Les bonnes performances de la demande intérieure renforceraient la croissance économique des pays de l’Uemoa».

Décélération du rythme de l’inflation
Sur la base des informations disponibles, il est aussi attendu «la poursuite de la décélération du rythme de progression de l’inflation, en glissement annuel, pour s’établir à 3, 5% en juillet 2023 et 3, 4% en août 2023, après 3, 6% en juin 2023». Cette évolution serait, selon l’institut d’émission des huit pays membres de l’Uemoa, «en ligne avec le maintien d’un bon approvisionnement des marchés en produits céréaliers. Par ailleurs, il est attendu une tendance à la baisse des prix des produits alimentaires importés, en phase avec le reflux des cours internationaux des denrées alimentaires demandées par l’Union. La dynamique serait également soutenue par la poursuite des actions des gouvernements en faveur de la préservation du pouvoir d’achat des populations, en particulier les interventions attendues au titre des Plans nationaux de réponse (Pnr) convenus entre les Etats et leurs partenaires. Par ailleurs, les mesures de politique monétaire prises par la Banque centrale, notamment la hausse cumulée de 100 points de base du taux directeur depuis juin 2022, devraient soutenir la dynamique baissière de l’inflation».
En juin 2023, «le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 3, 6% en baisse de 0, 3 point de pourcentage par rapport à son niveau de mai 2023, où il s’était établi à 3, 9%, après avoir atteint 6% en janvier 2023 et un pic à 8, 8% en août 2022».
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