Plan de redressement de l’économie : Sonko face à l’équation de l’énergie

Le Plan de redressement doit, comme son nom l’indique, redresser l’économie du Sénégal en faisant des réformes institutionnelles, notamment fiscales, budgétaires et foncières.
C’est là que le Premier ministre sera particulièrement attendu. En effet, la morosité économique du Sénégal n’est plus un secret. C’est le moment d’appliquer le conseil du communicant de la Primature, qui estime que Sonko «doit montrer aux citoyens qu’en situation de faire, il est capable de faire. On l’attend dans l’action». Ainsi, que va faire Ousmane Sonko concernant la subvention de l’énergie ? Une question dont le Fonds monétaire international ne va pas manquer de scruter la réponse. En effet, le Fmi avait demandé au gouvernement du Sénégal, à défaut de la supprimer, de revoir la cible. Car en 2022, ce n’est pas moins de 750 milliards Cfa que l’Etat a injecté dans l’énergie pour atténuer la souffrance des Sénégalais. En 2023, l’enveloppe a été portée à plus 800 milliards Cfa dont 279, 8 injectés dans l’électricité pour compenser les tarifs de la Senelec. Pendant ce temps, 524, 7 millards Cfa ont été investis dans les produits pétroliers et gaziers. En 2024, cette subvention a été l’une des principales causes du déficit budgétaire de 7, 5%.
Faut-il le rappeler, Ousmane Sonko avait déclaré à ce propos que la réduction ou la suppression de la subvention sur l’énergie est une évidence et, par conséquent, le Sénégal n’a pas besoin du Fmi pour le lui rappeler.
Ainsi, les conséquences de cette suppression pourraient permettre de réaliser des économies significatives. Ces fonds pourraient être réalloués à des secteurs prioritaires comme la santé, l’éducation ou les infrastructures. Seulement, pour la population, elle entraînerait une hausse immédiate des prix de l’électricité, du carburant. Elle pourrait amplifier ces hausses, rendant l’énergie moins abordable pour les ménages et les entreprises.
Par Malick GAYE – mgaye@lequotidien.sn