Babacar Ndir replonge dans le dialogue national lancé par le chef de l’Etat et qui est malheureusement à l’arrêt depuis le début de la pandémie du Covid-19. Le leader du Parti pour la démocratie, la citoyenneté et la République (Pdcr) revient aussi sur son choix de s’aligner dans la neutralité vis-à-vis du pouvoir et de l’opposition, tout en redoutant un report des Locales prévues en mars 2021.

Le Covid-19 a brisé l’élan du dialogue national. Etiez-vous optimiste quant à la suite de ces concertations lancées par le chef de l’Etat ?
Il faut dire le Covid-19 a mis à terre tous les secteurs d’activités d’ici et d’ailleurs. Alors forcément, il a plombé le dialogue national en cela qu’il laisse un goût d’inachevé à ce que le chef de l’Etat avait initié dans le but d’apaiser le climat social, économique, politique et même culturel. Mais aussi de garantir la stabilité, la paix et la sécurité de tous les citoyens. Au vu des efforts qui ont été consentis par tous les acteurs, nous étions optimiste quant à l’issue de ce dialogue du fait que le chef de l’Etat lui-même avait donné l’assurance qu’il appliquerait les accords entre les acteurs. Cela inspire confiance et c’est l’occasion de saluer l’immense travail abattu par l’une des commissions du dialogue national dans laquelle nous avons travaillé près d’une année, à savoir la Commission politique qui avait démarré bien avant les autres. Toutefois, il faut souligner que sur certaines questions, il serait difficile, voire impossible, de trouver des consensus forts.

Quelles sont les bases nécessaires pour réussir ce dialogue ?
Cela dépend des objectifs poursuivis pour les acteurs, mais un véritable dialogue doit avoir comme base la vérité, la confiance entre acteurs. Pour un Etat de droit avec des principes démocratiques, il faut privilégier la voie de la paix, de la sécurité et le bien-être des citoyens. Et nous croyons que ce dialogue peut nous aider à éviter les situations que vivent certains pays dans la sous-région.

Vous êtes du côté des non-alignés. Pourquoi ce choix du ni pouvoir ni opposition ?
L’opposition, comme on le voit de manière générale, ne se soucie pas du Peuple. Ce sont généralement des problèmes de positionnement. Chez eux, les questions essentielles sont laissées en rade au profit d’autres qui le sont moins. Quand on est non-aligné, on est avec la vérité et avec le Peuple et, par rapport à certaines questions, nos positions vont dans le sens de l’intérêt général. Et sur ces questions essentielles, les non-alignés ont pris des positions pour montrer que l’essentiel était dans ça. Malheu­reusement, ils ne sont généralement pas écoutés parce qu’on les considère comme de petits partis.

Le camp des non-alignés connaît justement des dissensions. Est-ce à dire que c’est l’espace politique qui est problématique ?
Il est vrai que nous avons connu quelques petites difficultés en interne et c’est tout à fait normal parce que nous sommes un pôle très hétérogène. Donc tout le monde veut bien faire et forcément ces situations peuvent se comprendre. Mais pour nous tous, l’essentiel est de donner le meilleur de nous pour mieux servir le Sénégal comme nous l’avons toujours fait dans toutes les concertations. Nous avons toujours donné l’exemple et même dans des situations où tout semblait perdu d’avance. Pour qui comprend l’essence même de la politique, il doit savoir que c’est un espace où les acteurs, s’ils le souhaitent, peuvent toujours dépasser les clivages et trouver les voies et moyens pour avancer dans le sens de la sauvegarde de l’intérêt général, des intérêts du Sénégal et des Sénégalais. Les acteurs généralement n’ont pas de problèmes, ce sont leurs positions et leurs intérêts qui différent. Ils sont nombreux à avoir de très bonnes relations entre eux.

Pensez-vous que les Lo­cales calées au plus tard en mars 2021 vont se tenir à date échue avec le Covid-19 ?
Si les travaux de la Com­mission politique du dialogue national avaient été terminés, peut-être que les élections locales pouvaient se tenir, même si la question de l’audit du processus électoral et certains objectifs spécifiques n’avaient pas été épuisés à cause du Covid-19. C’est pourquoi nous craignons un autre report ou même un couplage des élections législatives et locales.

Quel regard portez-vous sur la gestion de la ville de Rufisque par l’actuel Con­seil municipal ?
Nous reviendrons sur une analyse beaucoup plus élargie, mais des difficultés existent dans la gestion des collectivités au Sénégal. Ce qui rend le développement de nos localités quasiment impossible.

Etes-vous candidat aux Locales ?
Tous les partis politiques légalement constitués concourent à l’expression des suffrages universels. Nous verrons, le mo­ment venu, comment rendre effective notre participation. Et cela, dans toutes les localités du Sénégal.