La polémique soulevée par la présentation avortée de son ouvrage, L’idée de la Casamance autonome. Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal, publié par les éditions Karthala, a fait réagir l’autrice Séverine Awenengo Dalberto. L’historienne, qui s’exprime à travers un communiqué de presse, réaffirme la dimension «académique» de son ouvrage. Mais elle ne s’en arrête pas là. Elle met aussi en garde les auteurs des «commentaires malveillants et infondés» sur son ouvrage.

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«Les attaques dirigées contre mon livre et ma personne, que l’on peut lire et entendre dans la presse, à la télévision ou via des communiqués et les réseaux sociaux, relèvent de la diffamation, passible de sanctions selon le Code pénal sénégalais en son article 258.» L’historienne indique : «Je n’exclus pas aujourd’hui la possibilité de saisir la Justice sénégalaise pour garantir ma protection et rappeler à la responsabilité les auteurs de ces propos.» Elle estime qu’en plus de remettre en cause sa crédibilité, ces accusations sont également dangereuses pour sa sécurité. «Les accusations qui me visent -prétendant que je serais financée par l’Etat sénégalais, que je prônerais l’indépendance de la Casamance ou encore que je serais une «rebelle»- non seulement ternissent ma réputation, mais alimentent un climat potentiellement dangereux pour ma sécurité et mon intégrité physique», souligne-t-elle.

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Tout en rappelant ses vingt années de pratique de l’histoire, Mme Dalberto explique que l’ouvrage «examine la genèse de l’idée d’une Casamance autonome principalement durant la période coloniale française -une recherche entamée au début des années 2000». Dans son communiqué, l’historienne française évoque les nombreuses marques de soutien qu’elle a reçues, notamment des Pr Ibrahima Thioub et Kalidou Diallo, enseignants réputés du Département d’histoire de l’Université de Dakar, qui ont signé une tribune intitulée «Défendre le métier d’historien».
Par Mame Woury THIOUBOU – mamewoury@lequotidien.sn