Les discours tenus lors de la cérémonie officielle à la résidence de Mgr André Guèye, Archevêque métropolitain, lors du 137ème Pèlerinage national marial de Popenguine, ont été axés sur un appel fédérateur à l’unité et à l’espérance pour le Sénégal.

 

Par A. B. CISS – La cérémonie officielle a rassemblé une foule de fidèles, des autorités religieuses de premier plan et des représentants du gouvernement, soulignant la profonde symbiose entre la République et l’Eglise.

L’événement a été marqué par des discours émouvants, notamment celui du ministre de l’Intérieur, le Général Jean-Baptiste Tine, représentant le chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye. Le ministre a d’abord rendu un vibrant hommage à sa Sainteté le Pape François, rappelé à Dieu, le décrivant comme un «guide humble, un défenseur acharné des plus vulnérables et un artisan infatigable de la paix et de la fraternité». Il a également adressé au Pape Léon XIV, nouvellement élu, des félicitations avec le vœu que son pontificat soit «placé sous le sceau de la sagesse et de la grâce divine». Monseigneur André Guèye, nouvel Archevêque métropolitain de Dakar, a également été salué pour sa nomination qui «honore l’Eglise du Sénégal».
Le ministre de l’Intérieur a rappelé que ce rendez-vous spirituel constitue un «devoir sacré et un moment de communion entre la République et l’Eglise», témoignant de «l’ancrage profond de la foi dans notre société». Il a réaffirmé l’engagement du gouvernement à soutenir l’Eglise, notamment par «l’achèvement, dans les meilleurs délais, des travaux de rénovation, d’extension et de modernisation du sanctuaire marial de Popenguine».
Aujourd’hui, le pèlerinage est désigné comme un «creuset du vivre-ensemble, du dialogue interreligieux et de la paix».

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Le thème de cette 137ème édition, «Marie, mère de l’Espérance, marche avec nous», a été présenté comme un «message puissant» invitant à maintenir l’espérance vivante. L’Archevêque métropolitain de Dakar, Monseigneur André Guèye, a souligné le rôle unificateur de la Vierge Marie, déclarant : «En Marie, musulmans et chrétiens nous trouvons un point d’ancrage qui élève les cœurs vers plus de fraternité, de respect mutuel et de collaboration dans l’édification et la préservation d’une véritable écologie humaine. Elle n’appartient pas seulement aux chrétiens, elle écoute et protège tous les adorateurs du vrai Dieu, ceux qui au long des âges, comme ici à Popenguine, la proclament bienheureuse.»

Les allocutions ont aussi mis en lumière le rôle crucial de l’Eglise dans le développement socio-économique du Sénégal. Le Général Jean-Baptiste Tine a salué l’engagement constant de l’Eglise dans l’effort de développement de notre pays, citant ses contributions significatives dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’encadrement de la jeunesse et de l’appui aux personnes vulnérables.

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La «posture sage, constructive wet constante de l’Eglise toujours en faveur de la justice, de la paix et de la démocratie» a également été soulignée, en particulier après les Journées nationales du dialogue sur le système politique. Monseigneur Guèye a réaffirmé l’engagement de l’Eglise dans la construction d’un Sénégal juste et uni : «il nous faut susciter l’espérance pour ne pas dire ressusciter l’espérance, sceller un pacte d’unité, de réconciliation et de paix pour bâtir le Sénégal de nos rêves, et dans cette aventure heureuse de construction de notre pays sur des bases solides et justes, l’Eglise sera toujours au rendez-vous puisqu’elle est experte en humanité selon la belle formule du Pape Paul VI, car elle reste solidaire des joies et des peines des hommes et femmes de notre temps», a rappelé l’Archevêque.

La laïcité sénégalaise, un modèle d’intégration et de richesse
Un point central des discours a été la spécificité de la laïcité sénégalaise, perçue non comme une séparation rigide, mais comme une «richesse réelle» favorisant la diversité et l’intégration. L’Archevêque a cité le Président Abdou Diouf, lors de l’accueil du Pape Jean-Paul II en 1992, pour illustrer cette vision : «Nous tenons à cette laïcité non pas parce que nous serions inquiétés dans notre pratique religieuse, non, mais parce que fondamentalement la laïcité fait l’identité singulière de notre jeune démocratie. Elle ne saurait par conséquent signifier, je cite, fortes distances de personnes qui s’ignorent ni commisérations condescendantes d’une majorité envers une minorité.» Cette approche positive de la laïcité encourage à «considérer positivement l’autre et sa différence, et à reconnaître les apports fécondants de chacun dans la construction de notre jeune Nation».

Le pèlerinage s’est conclu par un appel vibrant à la prière pour le Sénégal et ses dirigeants. Le ministre de l’Intérieur a invité les religieux à «accompagner notre pays par vos prières ferventes, en particulier pour son Excellence le président de la République et pour son gouvernement afin que leurs actions soient toujours guidées par la sagesse, la justice et l’intérêt supérieur de la Nation».

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Mgr André Guèye a clôturé la cérémonie en magnifiant la communion nationale autour de la Vierge Marie, souhaitant que le Seigneur garde le Sénégal «dans cette communion, dans la paix et dans la fraternité».
abciss@lequotidien.sn