Abdou Khadre Mbengue, chauffeur titulaire du bus Tata, ligne 2, son receveur Mamadou Guèye et le taximan Abdou Aziz Faye ont été condamnés hier à 3 mois, assortis de sursis, plus une amende de 50 mille francs Cfa pour rixe sur la voie publique et entrave à la libre circulation. Ils s’étaient donné en spectacle mardi dernier au rond-point Castor, créant un embouteillage monstre.

Les actes d’indiscipline sont monnaie courante sur les routes. Dans beaucoup de cas, ils sont à l’origine de nombreux accidents qui entraînent des morts. A Dakar, aux heures de pointe, les bouchons sont le plus clair du temps occasionnés par le comportement de certains automobilistes. Hier, le juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance de Dakar a condamné deux chauffeurs et un receveur de bus à une peine de 3 mois assortis de sursis pour rixe sur la voie publique et entrave à la libre circulation. En effet, une altercation opposant un conducteur de bus Tata à un taximan avait créé un embouteillage monstre mardi dernier aux environs de 18h et demi au niveau du rond-point Castor. «J’étais à l’arrêt dit Rail-bi à hauteur de Ben Tally en train de débarquer des passagers. C’est sur ces entrefaites que le chauffeur de taxi est venu garer son véhicule devant moi, m’empêchant de poursuivre mon trajet. Il est resté stationner plus d’une minute avant que les passagers à bord de mon bus ne commencent à rouspéter. En quittant, il a levé le bras en signe de je m’en fiche. Je l’ai suivi jusqu’au rond-point Castor. Arrivé à sa hauteur, je l’ai taxé d’homosexuel», s’est défendu Abdou Khadre Mbengue, chauffeur titulaire du bus Tata, ligne 2, qui fait la navette entre le garage Petersen et le terminus des Parcelles Assainies.
Dans le procès-verbal d’enquête de la police de Dieuppeul, le taximan, Abdou Aziz Faye, a donné sa version des faits. Il dit : «J’ai klaxonné à plusieurs reprises pour qu’il cède le passage, mais il a pris son temps avant de démarrer. Arrivé à sa hauteur, je lui ai dit de respecter le Code de la route, mais il m’a insulté.» Dans la mêlée, dit-il, il a été pris à partie par son protagoniste et ses passagers. Et pour se tirer d’affaire, il s’est armé de son coupe-coupe. Il reconnaît avoir été à l’origine des désagréments crées dans la circulation. Il explique : «Voulant démarrer en trompe son bus, j’ai positionné mon taxi à travers la chaussée pour l’empêcher de fuir étant donné que j’ai été blessé au niveau du front et de la lèvre supérieure.» Dans son réquisitoire, le procureur a fait la leçon aux automobilistes qui dictent leur loi sur les routes. Pour lui, les faits sont inadmissibles. Il a requis la peine de 3 mois dont 45 jours ferme contre les trois. Et le Tribunal a condamné les deux chauffeurs et le receveur du bus, Mamadou Guèye, à 3 mois assortis de sursis.
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