«Le système n’a pas encore apporté de réponses concrètes pour le sort des 3 millions d’élèves des classes intermédiaires.» C’est l’analyse que la Cosydep a faite de cette année scolaire exceptionnelle à cause de la pandémie du coronavirus. Dans un document, cette organisation soutient que «l’année scolaire 2019-2020, profondément marquée par le Covid-19, aura été un véritable parcours du combattant pour la chaîne des acteurs (apprenants, enseignants, parents et partenaires)».
Cheikh Mbow et ses collaborateurs estiment qu’à l’heure du bilan de cette année scolaire, les acteurs devraient «s’accorder sur les nouveaux protocoles pédagogique et sanitaire pour la reprise massive des 4 millions d’apprenants, prévue en novembre prochain». Pour eux, «le cas échéant, les leçons évidentes apprises du Covid-19 sur l’état du réseau scolaire invitent à mener des actions urgentes pour une amélioration de l’environnement des apprentissages (blocs sanitaires, approvisionnement en eau, sécurité des établissements,…)».
La Cosydep estime que «sur la rentrée 2020-2021, il est indispensable d’établir un bilan objectif, exhaustif et inclusif sur tout le processus de la reprise en vue d’apprécier la portée et le taux de couverture des multiples offres d’accompagnement des apprenants». D’après les membres de cette organisation, «ce bilan devra aussi être l’occasion de confirmer la disponibilité des sortants des centres de formation dès la prochaine rentrée conformément au plaidoyer mené par la coalition, ces dernières années».
Dans la même dynamique, il devrait permettre aussi «de s’engager à mieux soutenir le financement de l’offre publique d’éducation sur laquelle compte la majorité des Sénégalais avec un budget conséquent, libéré à temps pour les établissements publics». La Cosydep veut aussi que l’occasion soit saisie afin «d’anticiper les difficultés qui pourraient perturber la prochaine année scolaire par la reprise du monitoring des accords avec les organisations d’enseignants et la révision du calendrier scolaire».
Par ailleurs, faisant dans la projection, la Cosydep soutient que «sur les examens certificatifs de fin d’année, plusieurs facteurs influeront très probablement sur les résultats de cette année exceptionnelle de la pandémie du Covid-19». Ainsi, d’après l’organisation, «la réduction des effectifs pourrait éventuellement impacter positivement les résultats et confirmer que les effectifs réduits sont un facteur de qualité contrairement aux effectifs pléthoriques».
Poursuivant leur analyse, les auteurs du document pensent que «l’insuffisance en personnel enseignant dans certaines disciplines, combinée à la mobilisation d’enseignants pas suffisamment préparés à tenir des classes d’examens, pourrait constituer une limite dans la qualité de l’encadrement des élèves». Pour eux, «la capacité d’anticipation du système face aux effets de l’hivernage pourrait impacter le temps réel d’apprentissage et poser un problème d’équité».
Les membres de la Cosydep se sont aussi prononcés sur le problème récurrent de défaut de pièce d’état civil pour les candidats du Cfee. Selon la Cosydep, «à court terme, le système devra changer de perspective pour des solutions structurelles durables en lieu et place des mesures habituellement prises qui ne sont que conjoncturelles («composer sous réserve», «organiser des audiences foraines»)».
L’organisation recommande également «la prise de dispositions pertinentes pour l’accompagnement des candidats qui sont exemptés de reprise pour raison de maladie et la tenue de la session de remplacement qui leur est dédiée».