Le Cadre unitaire des syndicats de la santé pour la justice sociale (Cuss/Js) menace d’aller en grève pour dénoncer la non-reprise des négociations autour des différentes plateformes des syndicats du secteur de la santé et de l’action sociale. Selon Cheikh Seck, secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la santé, le Cuss/Js va «lancer un mouvement de grève d’avertissement de 24h le 31 décembre, si le ministère de tutelle ne rouvre pas les négociations pour examiner le préavis déposé depuis le 31 décembre 2018». Il annonce : «Le mardi 31, il n’y aura aucune intervention chirurgicale sur l’ensemble du territoire national. Ce sera la même chose pour les analyses, le service de la radiologie et même de la dialyse, sauf pour les urgences.» S’exprimant au cours d’un point de presse au centre hospitalier régional El Hadj Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, le syndicaliste s’offusque que le ministre de la Santé «refuse systématiquement de répondre aux correspondances des syndicalistes pour une reprise des négociations entamées en fin 2018 et début 2019 sur le plan de carrière des membres du Cuss. Trois courriers successifs de relance lui ont été adressés sans suite. Cette attitude du ministère est un manque de respect notoire à notre égard». Aussi, Cheikh Seck dénonce «une politique du pourrissement». Outre l’ouverture des négociations, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la santé proteste contre «le traitement discriminatoire entre agents du secteur, la précarité des emplois par l’utilisation abusive des contrats, le non-reclassement des infirmiers, sages-femmes dans leur nouveau corps d’accueil, les nominations basées sur le clientélisme politique…». Et cela, sans compter le recrutement par le ministère «du personnel dont le secteur de la santé n’a pas du tout besoin». Il dit : «Sur 100 agents recrutés le 1er avril, il n’y a ni sage-femme, ni infirmier, ni médecin» et déplore que «moins de 30% des personnels en service sont en contact direct avec les malades». Pendant ce temps, regrette Cheikh Seck, «il y a la grogne sourde des populations face aux déficits de toutes sortes en termes de médicaments, de consommables, d’équipements, de personnels qualifiés, de budgets, d’infrastructures». Ce, sans compter «une bureaucratie qui entrave la bonne marche des hôpitaux et une stratégie visant en priorité à capter des fonds étrangers à travers des campagnes de vaccination non prioritaires».