L’équilibre entre le croît démographique et la croissance économique est essentiel pour les pays qui visent l’émergence. C’est en substance ce qu’a fait savoir hier, lors du colloque international de la Chaire de l’Unesco, le directeur régional du Fond des Nations unies pour la population (Unfpa). Mabigué Ngom qui a prononcé le discours inaugural de cette rencontre dont le thème portait sur «Education à la sexualité : Approches, méthodes et pratiques croisées» souligne qu’en Afrique nous avons une population jeune qui est un atout pour le développement. Seulement, M. Ngom précise que celui-ci ne se fera pas de façon automatique. Pour lui, il faut mettre en place des mesures pour lutter contre la pauvreté. D’après le directeur régional de l’Unfpa, cela passe par l’investissement dans les secteurs sociaux comme l’éducation et la santé. A l’en croire, ces conditions sont essentielles pour que les jeunes soient autonomisés. «Si l’éducation et la santé ont cette capacité de booster le développement, il n’y a pas une meilleure façon pour nos pays d’aller vers la capture du dividende démographique», a-t-il fait savoir ; d’où pour lui l’importance de l’éducation sexuelle qui doit être perçue comme une politique de développement.
Poursuivant ses explications, M. Ngom estime que les pays de l’Afrique au Sud du Sahara n’ont aucune chance de sortir du sous-développement s’ils n’investissent pas dans l’éducation, surtout celle sexuelle. Partant du fait que la santé de la mère, de l’enfant et l’éducation sont liées, il soutient qu’il faut investir sur les jeunes pour aller vers l’Afrique que nous voulons. Mais pour que cet investissement puisse se faire, il faut un équilibre entre les ressources disponibles et la croissance démographique.
Dans les explications, on note qu’il a été constaté qu’une population jeune, qui ne contribue pas, peut mener à des crises. Cela s’explique par le fait qu’avec cette population jeune on aura besoin d’emplois, d’infrastructures alors que les ressources sont limitées. Ce qui fait dire au directeur régional de l’Unfpa que le croît démographique insoutenable a des conséquences parce qu’il engendre une demande sociale insoutenable. M. Mabigué Ngom reconnaît toutefois que la décision de faire un enfant est privé, mais il souligne qu’il faut une éducation sexuelle pour faire comprendre à la société les conséquences qui peuvent découler d’une démographie qui n’est pas maîtrisée. Pour inverser cette tendance négative, il estime qu’il faut développer le partenariat, mais aussi adopter une démarche inclusive. Dans le cadre de cette démarche, il recommande l’implication des communautés et aussi des leaders religieux. Revenant sur l’investissement de la masse critique que constituent les jeunes, il soutient qu’il faut changer de méthodes et adopter celles qui répondent aux réalités sociales de nos pays.
Le conférencier a aussi insisté sur la nécessité d’utiliser la recherche pour aller au-delà de ce que nous avons en surface. «La recherche doit être tournée vers l’action afin de permettre d’éviter certaines erreurs. Il faut retenir que l’éducation est capitale pour infléchir le croît démographique et régler un certain nombre de problèmes connexes, y compris les infections, les grossesses précoces, les mariages précoces qui excluent les filles du capital humain», a-t-il dit.
dkane@lequotidien.sn
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