Bâtir des alliances nationales durables et efficaces pour une bonne implémentation de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), telle est l’ambition du Centre africain pour le commerce international et le développement (Cacid). Pour cela, le  think tank affilié au réseau d’Enda Tiers monde a organisé les 27 et 28 novembre 2023, un dialogue politique national multipartite sur la Zlecaf. Un dialogue qui a réuni des plateformes et organisations de la Société civile nationale, des organisations patronales, des entreprises exportatrices, des organisations de femmes commerçantes, des représentants de médias et des structures de jeunesse. «Nous sommes engagés dans un dossier qui regroupe  et retient l’attention de toute l’Afrique. C’est la Zone de libre-échange continentale africaine. Nous voyons que les négociations avancent à grands pas, des protocoles sont adoptés. Mais, nous constatons que les acteurs ne sont pas totalement imprégnés. Ils sont imprégnés à des niveaux qui ne sont pas les mêmes. C’est partant de ces constats que nous avons décidé  d’instaurer une tradition de dialogue multi-acteurs, pour permettre aux acteurs de la Société civile, du secteur privé, des institutions  étatiques  de se mettre ensemble, de discuter  et de dégager des solutions, des idées de convergence pour qu’on puisse ensemble bâtir une matrice d’activités permettant  au Sénégal de tirer son épingle du jeu dans ce qui se fera sur le marché continental»,  explique Mounirou Kane. Le  chef de projet au Cacid reste convaincu que si les acteurs se donnent la main, le Sénégal pourra aller à la conquête de ce marché, vendre sa destination et ressortir les potentialités  du pays pour que tout le monde puisse tirer profit  du marché continental.
Enda Cacid rappelle qu’avec «un marché potentiel estimé à plus de 1, 2 milliard d’habitants et un produit intérieur brut cumulé de 2.500 milliards de dollars, la Zlecaf représente une opportunité sans précèdent pour les pays africains. L’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires dans le cadre de la Zlecaf pourrait stimuler la diversification économique, l’industrialisation et attirer les investissements transfrontaliers dans les pays membres. L’intégration dans les chaînes de valeur régionales peut également servir d’attrait pour les flux d’investissements directs étrangers en provenance du continent et de l’extérieur…».

Ce qui, aux yeux de Bintou Dia Manga, cheffe de la division coopération et intégration au ministère du Développement industriel, constitue une «aubaine dont on peut tirer profit, mais à condition que tout le monde s’y mette». Enda Cacid ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Suite à ce dialogue national, le think tank a enchaîné avec un forum régional multipartite. «Ce forum régional, autour de la même thématique «Bâtir des alliances régionales durables et efficaces pour une bonne implémentation de la Zlecaf», rentre dans le cadre d’un projet plus large qu’Enda Cacid met en œuvre avec Twn-Africa du Ghana et de l’Institut d’information et de négociations commerciales de l’Afrique australe et orientale (Seatini) de l’Ouganda, et qui vise à faire de la participation et de l’implication de la Société civile dans les négociations et initiatives autour de la Zlecaf, une réalité», renseignent Mounirou Kane et ses collaborateurs.

Ces convergences solides et durables, d’après M. Kane, «vont permettre au continent africain, aux régions d’aller plus rapidement  aux négociations et aussi dans l’implémentation et la mise en œuvre de cette zone libre-échange continentale. Car cela va permettre au continent africain  d’avoir un canevas qui permettrait aux acteurs de différents bords de tirer profit de la Zlecaf. Mais si chacun va de son côté, négocie de son côté, prend des initiatives de son côté, on ira en rangs dispersés et au finish on pourra avoir des difficultés d’harmonisation  et de convergence de vues et de pratiques. C’est pourquoi nous  avons décidé de convier ces acteurs et d’organiser un dialogue sur deux jours, pour réfléchir sur les questions essentielles et faire des recommandations».

A ce jour, il y a «54 pays signataires et 47 pays ayant ratifié l’Accord portant création de la Zlecaf».
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