On croyait que c’était un business réservé à certains ressortissants de Diamakoto, réputés être de charlatans invétérés trainés souvent à la barre. Ils ne sont pas les seuls à exceller dans cet art de la tromperie. Mamadou Seydou Diallo leur a ravi la vedette. De concert avec un de ses complices, il a usé de manœuvres pour tromper la partie civile en lui escroquant la somme de 500 mille francs. Pour cet acte peu orthodoxe, il a comparu devant le Tribunal des flagrants délits pour charlatanisme. Il sera édifié le 21 mars prochain.
C’est son complice qui s’est approché en premier d’une innocente dame pour l’amadouer. Après des salutations, il lui a demandé les raisons de sa présence sur les lieux. C’est ainsi que la plaignante lui a fait savoir qu’elle est venue soigner sa mère malade à Dakar. Profitant de cette conversation, Mamadou Seydou Diallo est apparu comme un deuxième larron. Et comme s’il avait lu sa vie, il lui a dit tout de go qu’elle a une sœur, qui a un enfant qui est sur le point de mourir. Surprise par une telle nouvelle venue de gens qu’elle ne connaît pas, la partie civile l’interroge : «Serais-tu un devin ?» Parce qu’elle a une sœur dont l’enfant malade est très mal en point.
Suffisant pour croire qu’elle est tombée sur un homme de Dieu. Mais, elle s’était plutôt coltinée un «escroc» dans la peau d’un bienfaiteur. Sous prétexte qu’il veut l’aider, le prévenu a pris sa salive qu’il a frottée sur la main de la dame avant de lui demander si elle avait de l’argent pour faire des sacrifices. Elle lui a dit qu’elle n’en disposait pas par devers elle, mais à la banque. Ainsi, il lui a demandé d’aller retirer l’argent et de le lui envoyer le lendemain. Chose faite.
Après avoir reçu les sous, Mamadou Seydou Diallo a disparu dans la nature. Par un pur hasard, la plaignante l’a revu dans la circulation quelques semaines plus tard. Dès qu’elle l’a aperçu, elle n’a pas eu aucune peine à le reconnaître. De peur qu’il use de ses pouvoirs mystiques pour l’envoûter à nouveau, elle a sollicité l’aide de bonnes volontés qui l’ont assistée pour l’arrêter. Devant la barre, le mis en cause a complétement nié les faits en soutenant que ce n’est pas lui qui a escroqué la partie civile.
Selon l’avocat de la dame, sa cliente n’a pas eu de la peine à le reconnaître. Il a demandé de le retenir dans les liens de la prévention avant de réclamer le montant du préjudice en guise de réparation. Le Parquet s’en est rapporté à la décision du juge. Selon la défense, les faits reprochés au prévenu ne sont pas par contre avérés. L’avocat a plaidé la relaxe. La décision sera rendue le 21 mars prochain.
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