Pr Souleymane Mboup (Iressef), sur la hausse des cas de Covid : «Il faut se préparer à une 3ème vague»
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La circulation de variants dits préoccupants notamment et le relâchement constaté dans le respect des mesures barrières font craindre chez le directeur de l’Iressef, Pr Souleymane Mboup, une 3ème vague du Covid-19 pour le pays. Il a ainsi lancé un appel pour une vaccination massive, moyen le plus sûr pour freiner la chaîne de propagation de la pandémie qui commence à remonter ces derniers jours.Par Alioune Badara NDIAYE –
Lundi c’étaient 35 cas de contamination au Covid-19 et mardi 118 cas d’après les notes du ministère de la Santé et de l’action sociale. Une hausse des cas qui fait craindre une replongée dans une nouvelle vague. Pr Souleymane Mboup ne dit pas le contraire. «Le message, c’est qu’il faut se préparer à une éventuelle 3ème vague comme on le voit dans beaucoup de pays déjà et quelques pays en Afrique qui connaissent cette 3ème vague», a alerté mercredi le directeur de l’Iressef. A la source de cette appréhension, la circulation dans le pays de variants préoccupants principalement celui dit britannique. «A l’heure actuelle, nos résultats montrent que 10% des souches que nous avons séquencées sont constituées par ces variants préoccupants. En grande majorité le variant dit britannique à 95% et le variant indien qu’on a commencé à trouver mais il ne représente que 5% de l’ensemble de ces variants», a détaillé Pr Mboup. Ces données sont issues du séquençage de 600 échantillons positifs au Sars Cov 2 prélevés lors de la 2ème vague. «Dans la 1ère vague nous n’avions, sur 300 échantillons presque, trouvé aucun variant dit préoccupant», a souligné le directeur de l’Iressef. «Ce qu’on sait c’est que leur propagation est extrêmement rapide, certainement si on continue à suivre, on va voir rapidement évoluer la proportion de ces variants et ça c’est un travail que nous allons faire», a-t-il assuré. «Avec cette épidémie, on a partout senti une fatigue, ce qui est tout à fait normal. Il y a eu des moments où il y a eu des mesures respectées et au fur et à mesure de l’évolution, surtout à la fin de cette 2ème vague, on a senti un relâchement», a noté Pr Mboup, exhortant à un retour au respect des gestes barrières et plus encore à la vaccination. «Il faut renforcer les mesures barrières mais surtout la vaccination, parce qu’on a vu que les pays qui s’en sont sortis sont des pays qui ont des taux de vaccination élevés», a-t-il expliqué tout en relevant l’efficacité du vaccin anti Covid-19 sur les variants. «On a vu qu’il y a des variants qui, sur certains vaccins, avaient montré des taux d’efficacité extrêmement faibles», a-t-il assuré. «Plus on a de sujets vaccinés, moins on a de circulation de virus et moins on a de variants. Par contre, plus on attend, plus ces variants peuvent se propager et à ce moment, l’efficacité vaccinale va certainement baisser», a ainsi corrélé Pr Mboup. Il s’est exprimé lors d’un atelier de formation sur la décentralisation du diagnostic moléculaire au Sénégal par l’implantation de laboratoires de biologie moléculaire dans trois régions de l’intérieur du pays. «Ce projet prévoit l’implantation d’unités de biologie moléculaire à Saint-Louis au Nord, à Tambacounda à l’Est et à Ziguinchor au Sud pour avoir une grande capacité en dehors de Dakar. L’objectif est de pouvoir faire des tests moléculaires à grande échelle dans ces régions», a souligné à ce propos Mamadou Makhtar Dièye, directeur des Laboratoires. Des participants en provenance des trois régions mais aussi de la sous-région ont pris part à l’atelier de formation.
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