Le procès lié au crash d’un avion de Sénégal Air a encore fait l’objet d’un renvoi. Appelée hier devant la barre du Tribunal correctionnel, l’affaire a été renvoyée au 10 novembre prochain. Et il aura lieu en audience spéciale à la salle de conférence de la Cour d’appel de Dakar.Par Justin GOMIS
– Va-t-il se tenir en fin de compte ? Prévu hier en audience spéciale devant la barre du Tribunal correctionnel, le procès du crash de l’avion de Sénégal Air a été renvoyé encore au 10 novembre 2022. C’est-à-dire après les vacances judiciaires, qui débutent dans 4 semaines, et ce sera en audience spéciale à la salle de conférence de la Cour d’appel de Dakar. C’est le troisième renvoi de ce dossier. Hier, les veuves respectives de Dr Yahya Diop et de l’infirmier Niang, qui se sont constituées parties civiles dans cette affaire, se sont présentées pour la première fois à la barre. Contrairement au représentant de l’assistant infirmier Diédhiou, qui fait partie des personnes décédées lors de la chute de l’avion. Malgré la douleur, Mmes Niang et Diop restent stoïques. Me El Hadj Amadou Sall, qui est leur conseil, a demandé un report «pour s’enquérir du dossier et surtout installer l’Etat du Sénégal dans la cause». Le juge a demandé au procureur de veiller à la comparution obligatoire de tous les témoins cités lors de la prochaine audience.
Pour rappel, un avion appartement à la compagnie Sénégal Air s’était écrasé dans l’Océan atlantique le 5 septembre 2015. Ce biomoteur Hs 125 transportait à son bord, une patiente française, trois membres de l’équipage dont deux Algériens et un Congolais, un médecin et deux infirmiers sénégalais. L’appareil, qui effectuait ce jour-là la liaison entre Ouagadougou et Dakar, aurait, selon les enquêteurs, eu une dépressurisation brutale, qui serait la cause de cet accident fatal. L’appareil avait frôlé un avion de ligne équato-guinéen. Après ce léger choc, l’avion équato-guinéen qui devait rallier Cotonou, a essayé d’entrer en contact avec l’aéronef pour signaler l’incident, sans succès. Il s’est finalement détourné pour atterrir à Malabo. Mais l’avion sénégalais, qui était en pilote automatique, a poursuivi sa route vers Dakar. C’est ainsi qu’il s’est abîmé en mer après avoir épuisé ses réserves de kérosène. D’ailleurs, personne n’a été retrouvé, pas même la trace de l’avion, englouti dans les profondeurs de l’Océan atlantique.
Les prévenus, Magaye Marame Ndao, ancien Directeur général de l’Anacim, Mohamed Mansour Sy, directeur des Transports aériens à l’Anacim, El Hadji Mactar Daff, inspecteur navigabilité, Mamadou Sy, chef du département navigation, et le contrôleur, Jacob Lèye, ont été inculpés par le Doyen des juges de l’époque, Samba Sall, pour homicide involontaire. A l’époque, Gérard Gabriel Diop, Directeur général de Sénégal Air, et ses quatre autres collaborateurs avaient aussi été inculpés par le magistrat-instructeur. Malheureusement, ils sont tous décédés. En même temps, Amadou Lamine Traoré, directeur du Bureau d’enquête et d’analyse de l’époque, Adama Diom et Al Hassane Hann, ainsi que Pape Maël Diop, ancien Directeur général des Aéroports du Sénégal (Ads), sont cités à comparaître en tant que témoins. En plus de cette procédure, une information judiciaire a été ouverte à Paris. Dans ce cadre, la Justice française avait envoyé une commission rogatoire à Dakar car l’une des victimes du crash était française.
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