C’est sur une piste de doléances que l’intersyndicale des travailleurs de l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) a célébré hier, le 4ème anniversaire de l’exploitation de la plateforme aéroportuaire couplé de la Journée internationale de l’aviation civile. «L’aéroport marche, mais il y a beaucoup de problèmes et difficultés. Il ne faut pas qu’on s’arrête à dresser des lauriers et à se dire que tout est rose absolument, tout n’est pas rose du tout», a d’emblée asséné Cheikh Wade, coordonnateur de ladite intersyndicale, devant les responsables de toutes les structures de la plateforme aéroportuaire. Il enchaîne: «Dans cet aéroport, il y a encore des travailleurs intérimaires, qui attendent d’être embauchés. Ce sont des jeunes qui travaillent avec beaucoup d’acharnement dans tous les domaines d’activités de cet aéroport, mais qui sont aujourd’hui, dans des situations très précaires. Je demande donc aux responsables des structures de faire du fast tract, pour prendre en charge ces préoccupations.» Surtout, qu’estime M. Wade, «ces travailleurs ont été résilients face aux conséquences de la pandémie du Covid-19, qui a freiné pratiquement toutes nos activités. Il y a des structures où les agents ont été mis en chômage technique. A un moment donné, ils ont reçu 70% de leur salaire». Outre cette question, le syndicaliste a aussi interpellé les responsables des structures de la plateforme aéroportuaire, sur l’absence de formation des agents. Il indique : «Nous avons été formés plus ou moins pour une prise en main des installations aéroportuaires, mais jusqu’à présent, beaucoup de travailleurs, notamment les techniciens de la fourniture des services de navigation aérienne, les travailleurs de l’exploitation et de la gestion aéroportuaire, des services de sureté, de l’assistance, partout, dans toutes les activités, les gens attendent d’être mieux formés pour mieux assurer les services qui sont rendus à nos usagers, parce que la formation est l’une des clés de la performance, dans notre domaine.» Ce n’est pas tout. «Les travailleurs sont confrontés à un problème d’habitat social, alors que les exigences de notre métier demande que nous soyons logés à proximité de notre lieu de travail. C‘est d’ailleurs ce qui avait motivé notre demande pour acquérir des espaces, pour pouvoir être près de l’aéroport. L’Etat avait répondu favorablement à cette demande, en nous octroyant des espaces. Mais jusqu’à présent, nous attendons l’effectivité de cette demande. C’est un problème qui est en train de traîner encore, 4 ans après l’ouverture de l’Aibd, alors qu’il devrait être résolu immédiatement après le transfert», dit Cheikh Wade, qui ne manquera pas de demander la participation des travailleurs dans le capital de l’Aibd.
1,8 million de passagers en fin 2021
Au-delà, le Directeur général adjoint de l’Aibd, Cheikh Diouf, est largement revenu sur les innovations dans le secteur du transport aérien inscrites dans le plan stratégique hub aérien, validé par le chef de l’Etat. Et parmi ces innovations de l’Aibd, la réception de l’aéroport de Cap Skiring, mais également celui de Saint-Louis prévu au premier trimestre de 2022 et dont les travaux sont réalisés à 80%. S’en suivra après, la réception de l’aéroport d’Ourossogui-Matam, dans le 2e trimestre de 2022, et dont les travaux, selon l’exécutif des aéroports régionaux, sont entre 45 et 50%. «C’est un ensemble d’innovations que l’Aibd apporte aujourd’hui au développement du transport aérien au Sénégal.» M. Diouf notera, en outre, que le trafic à l’Aibd, avant l’arrivée de la pandémie du Covid-19 en fin 2019, était à 2,4 millions de passagers. En 2020, souligne-t-il, «avec l’effet du Covid-19 et la fermeture des frontières aériennes, Aibd a été l’un des premiers aéroports dans la zone Asecna à avoir réalisé -58 % de son trafic de 2019, pendant que tous les aéroports de la zone Asecna en moyenne était à 70% de pertes de trafic. Donc, nous avons eu un million de passagers en 2020. Et cette année, les statiques nous donnent une réalisation de 1,8 millions de passagers, qu’on va réaliser en fin 2021». Ce qui, à ses yeux, «montre encore les prouesses de l’aéroport». Lesquelles prouesses sont sous-tendues «par le développement de la compagnie nationale Air Sénégal, qui est le premier levier de retour de l’exploit passager qu’Air Sénégal avait réalisé en 2019 ».
Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante) – nfniang@lequotidien.sn