A un peu plus de 10 jours du Grand Magal de Touba, Cheikh Bassirou Mbacké Abdou Khadre, porte-parole du Khalife général des Mourides et président du comité d’organisation, a fait une déclaration très ferme et une mise en garde sur des menaces présumées qui pèseraient sur la bonne tenue de l’événement. Il révèle, en marge d’une cérémonie de récital du Coran organisée dans le cadre des activités officielles du comité d’organisation, qu’on lui a rapporté de supposés plans de sabotage fomentés par «des individus tapis dans l’ombre». «Des personnes m’ont confié qu’elles ont été informées que des gens étaient en train de mijoter des plans pour saboter le Magal. Ces inquiétudes les ont conduits à  m’interpeller et à solliciter que j’invite les autorités de l’Etat  à un renforcement de la sécurité dans la cité religieuse», expose le porte-parole de Touba.

Par contre, Cheikh Bassirou rassure la communauté mouride et les pèlerins sur la tenue dans de bonnes conditions du Magal. «Je demande à tout le monde de rester serein et de ne nourrir aucune inquiétude. Les tentatives de saboter le Magal sont d’avance vouées à l’échec. Que ces forces occultes sachent que rien ni personne ne pourra entraver la réussite de cet événement ou semer la zizanie à Touba», note-t-il.

Il invoque le passé pour balayer les craintes. «En 1989, lors du conflit diplomatique entre le Sénégal et la Mauritanie, des rumeurs circulaient sur une prétendue implication de Saddam Hussein, du fait de son passage comme ambassadeur à Nouakchott. Le Magal s’est pourtant déroulé sans incident. En 2007, la visite annoncée de Mouammar Khadafi avait soulevé des réserves ; l’ancien Président Abdoulaye Wade avait même informé Serigne Saliou de la volonté du dirigeant libyen de diriger les prières. Finalement, la visite n’a pas eu lieu. En 2015, face à la montée des menaces terroristes, le ministre de l’Intérieur prévoyait de sécuriser la Grande Mosquée, Cheikh Bassirou s’était opposé à une telle mesure, la jugeant inutile. En 2022, les autorités redoutaient l’éclatement de troubles pouvant entraîner pillages et incendies. Je leur avais dit que rien ne se passerait. Et effectivement, tout s’est déroulé dans la paix», rappelle la voix de Touba.