Les députés de l’opposition ont exigé hier la démission des ministres Abdoulaye Daouda Diallo, Abdoulaye Saydou Sow et Mariama Sarr. Pour eux, leur fonction de député n’est pas compatible avec celle de membre du gouvernement. Une position qui les a conduits à s’opposer au vote.

Vu sa configuration, la nouvelle Assemblée nationale s’annonce très houleuse. L’Hémicycle, qui a changé de visage avec la montée en puissance de l’opposition, sera le théâtre de chaudes empoignades entre deux entités qui se haïssent presque. Hier, la 14e législature a été installée dans le chaos. Guy Marius Sagna, qui n’a pas perdu de sa superbe en embrassant la politique, a exigé la démission des ministres Abdoulaye Daouda Diallo, Abdoulaye Saydou Sow et Mariama Sarr. «Les députés membres du gouvernement n’ont pas leur place ici. Ce n’est pas moi qui les chasse, mais c’est le Règlement intérieur», balance-t-il en invoquant l’article 109 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Pour lui, le mandat de député est incompatible avec la fonction de ministre. Abass Fall, député de Yaw, enfonce le clou en soutenant que le mandat des députés commence après la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel. «Ces ministres qui sont là, ne voteront pas ici. S’ils ne font pas leur travail, nous allons bloquer les débats jusqu’ à ce qu’ils sortent de l’Hémicycle», gesticule Abass Fall.
Mais, la majorité présidentielle, qui a pris le contrepied de l’opposition, est liée à l’installation de l’Assemblée. «L’entrée en fonction est distincte du mandat. L’entrée prend fonction aujourd’hui (hier)», précise Me Oumar Youm, président du groupe parlementaire Bby. Il rappelle que les ministres ont huit jours pour rendre leur démission. Après la concertation des parties, qui est à l’origine de la pause observée, la présidente de séance, Aïda Sow Diawara, a appelé au vote. Elle s’est heurtée au refus de l’opposition.