Malgré l’échec de la fenêtre d’Alexandrie, le président de la Fédé basket croit toujours à une qualification au Mondial 2023. Me Babacar Ndiaye, qui table sur une équipe au grand complet, pense que les Lions ont toutes leurs chances en dépit de la qualité de leurs prochains adversaires.Président, avant de parler du bilan du tournoi d’Alexandrie, revenons sur l’odyssée des Lions sur la route d’Egypte…

Globalement, on peut dire que les conditions n’ont pas été mauvaises au départ parce qu’on s’est entraînés à Dakar, selon le timing et le calendrier fixé par l’entraîneur. On était à l’hôtel Radisson de Diamniadio où tout était Ok. Du coup, pour le voyage aussi, en principe, il ne devait pas y avoir de problème. Je ne reviendrai pas encore sur le refus de l’ambassade d’Egypte de nous délivrer des visas. Et qui finalement a pris la décision de nous en délivrer à l’entrée, à l’aéroport. A partir de ce mo­ment-là, on ne pouvait pas refuser de voyager sous peine d’être sanctionnés parce que ce document a été transmis à la Fiba.
Les autorités égyptiennes s’étaient donc engagées à nous délivrer des visas à l’aéroport. Moi-même, je me suis rapproché de la compagnie aérienne qui a effectivement accepté le document.

Donc jusque-là, il n’y avait pas problème ?
Non. Mais c’est par la suite que les problèmes ont commencé. En fait, on n’a pas compris l’attitude de l’ambassade d’Egypte à Dakar qui a refusé de nous délivrer des visas au motif qu’elle aurait clôturé son année budgétaire, alors qu’à cette période, le même jour, le 23 juin, les Congolais, en préparation en Turquie, ont obtenu des visas à l’ambassade d’Egypte à Istanbul. Je pense que s’il y a une interdiction de délivrer des visas pendant cette période-là, elle devrait s’appliquer à toutes les ambassades d’Egypte.

Après, place à la galère à l’aéroport d’Istanbul…
A Istanbul, on n’a pas compris le refus de la compagnie Turkish Airlines de nous embarquer. Je pense que ce n’était pas justifié. La compagnie devait refuser de nous prendre dès le départ. Mais dès l’instant qu’elle a accepté sur la base du document que nous avons fourni, elle ne pouvait pas ne pas le faire à partir d’Istanbul. Et c’est ce qui s’est réellement passé. C’était un événement imprévu. A partir de ce moment-là, nous devions tous, joueurs, entraîneurs, dirigeants, affronter cette situation pour ne pas tomber dans le piège des Egyptiens. Malheu­reusement, cela a engendré un impact physique, mais aussi mental sur les joueurs. C’est ce qui a fait que l’équipe n’a pas pu répondre comme elle le faisait d’habitude. Malgré cela, nous avons pris la précaution de partir très tôt et nous sommes arrivés 48 heures avant le début de la compétition.

Au final, quel est le bilan que vous tirez de cette fenêtre ?
Le bilan n’est pas positif. Personnellement, je savais que ç’allait être difficile contre l’Egypte du fait qu’on n’avait pas la meilleure équipe. Il y a des joueurs qui sont au Draft ou en Summer League. Je tablais sur deux victoires. Mais ce que les gens oublient de dire, c’est que cette équipe du Sénégal est jeune. Nous sommes en phase de transition. On n’a plus les Malèye Ndoye, Antoine Mendy, Mouhammed Faye, Xane d’Almeida. C’est une équipe totalement remaniée. On est en phase de construction. Et pendant cette phase de construction, l’équipe s’est classée troisième à l’Afro­basket. Elle a eu la médaille de bronze. Les gens ont oublié que nous sommes en train de bâtir une équipe qui doit vraiment avoir des résultats dans la durée. Il y a eu aussi des absences de taille comme celles de Branco Badio, Mbaye Ndiaye, Clevin Hannah ou Pierria Henry. Ce sont des joueurs essentiels et titulaires à part entière qui ont manqué à l’équipe. Et cela s’est fait ressentir sur le terrain. Mais dans la phase de reconstruction, nous sommes en train de nous battre pour nous qualifier à la Coupe du monde. Nous sommes en train de chercher une troisième qualification successive pour le Sénégal. Cela ne s’est jamais réalisé. Nous avons fait deux coupes du monde, en 2014 et 2019. Je crois que c’est prématuré d’abdiquer. L’objectif de se qualifier reste maintenu. Maintenant, il faut se battre et faire le bilan à la fin, mais pas à mi-parcours. Pour cette fenêtre, il y a un goût d’inachevé.
Le Sénégal a dépensé beaucoup d’énergie contre l’Egypte et le lendemain, on a rencontré une équipe de Rdc beaucoup plus fraîche parce que n’ayant pas joué la veille. Là aussi, ça pose un problème de calendrier.

Comment aborder le prochain tour en août, sachant qu’on fera face à la Tunisie, au Sud Soudan et au Cameroun ?
On aura le temps de réfléchir sur tout cela. Mais je crois qu’on sera prêts avec la meilleure équipe possible. Ceux qui sont aux Etats-Unis pour les besoins de la Draft et de la Summer League seront disponibles. Il y a aussi Clevin qui a pris l’engagement de venir. Cela nous permettra d’avoir une bonne équipe compétitive pour la fenêtre de Tunis. Nous sommes à un point de la Tunisie. Donc, rien n’est encore perdu. Il faut bien préparer le tournoi de Tunis et après organiser la dernière fenêtre de février à Dakar pour maximiser nos chances.
Je voudrais profiter de l’occasion pour dire qu’il ne faudrait pas que le résultat d’un tournoi gâche tout le travail de la Fédération. Nous sommes médaillés de bronze en garçons et champions d’Afrique, deux fois vice-champions chez les filles. Il y a eu les Jeux Olympiques en filles, la Coupe du monde en filles, les U19 ont été quart-de-finalistes en garçons. Nous sommes en train de bâtir une équipe compétitive en Séniors filles. Il n’y a pas de compétition cette année, mais nous avons regroupé les filles de la diaspora pour essayer d’avoir une équipe compétitive.
Recueillis par Woury DIALLO-wdiallo@lequotidien.sn