Aussitôt agitée, l’idée d’un plan B au cas où Sonko ne se présenterait pas à la Présidentielle de 2024 est farouchement réfutée par l’aile dure des «Patriotes». Ayib Daffé et El Malick Ndiaye ne veulent pas entendre d’une Présidentielle sans Sonko, pendant que Birame Soulèye Diop, à qui on prête des ambitions présidentielles, se mure dans le silence. Par Malick GAYE –
«On ne peut pas rayer une force politique d’un trait de plume. Le parti Pastef, en tant que force politique, est bien là. Sonko n’est que le chef d’équipe. Chez nous, le chef d’équipe n’est pas un tyran. C’est un coach. Il est clair, sûr et certain que le parti Pastef aura un candidat à l’élection présidentielle de février prochain.» Dr Dialo Diop, du haut de son expérience glanée depuis plusieurs décennies au sein du Rnd, semble avoir une lecture lucide de la situation compliquée dans laquelle se trouve Ousmane Sonko.
Dialo Diop sur la Présidentielle : «Pastef aura un candidat»
Le vice-président chargé du panafricanisme et des questions mémorielles du parti Pastef a carrément validé un plan B pour parer à toute éventualité. Une intelligence situationnelle que semble lui nier l’aile dure des «Patriotes». En effet, 48 heures après sa sortie, certains responsables pastéfiens ont jugé nécessaire de lui rappeler leur radicalité. C’est El Malick Ndiaye, Secrétaire national chargé de la communication, qui s’est fendu d’un tweet pour éliminer toute éventualité d’une candidature autre que celle de Ousmane Sonko dont certains leaders de Yewwi askan wi dressent un bilan de santé des plus alarmants. «Pas de perte de temps sur les ballons de sonde de la presse apériste. Le président Ousmane Sonko est plus que jamais éligible et reste notre seul et unique candidat. Sa victoire au 1er tour est inévitable», a-t-il affirmé. Et au cas où le message ne serait pas clair, El Malick Ndiaye a livré son message en wolof en précisant que le parti Pastef a déjà un candidat et que c’est le camp adverse qui a ce problème, faisant ainsi référence à la Coalition Benno bokk yaakaar.
Lire la chronique : Cette trop longue attente du candidat de Benno
C’est pratiquement le même son de cloche chez Ayib Daffé. Le Secrétaire général par intérim de l’ancien parti Pastef s’est exprimé hier matin sur la Rfm. Il ne voit pas «l’intérêt et la nécessité de chercher un plan B», tout en prenant le soin de rappeler que «rien n’a changé, sauf qu’on a tenté de dissoudre le parti de manière injuste, arbitraire et illégale». «Il y a également l’arrestation de Ousmane Sonko, un kidnapping et une détention arbitraire que nous contestons d’ailleurs. Mais jusque-là, les membres, les partisans, les sympathisants, les militants et responsables du parti, dans leur unanimité, sont toujours convaincus de la justesse, de la nécessité et de la pertinence de la candidature de Ousmane Sonko, qui est le favori à l’élection présidentielle de 2024.»
Silence bruyant de Birame Soulèye Diop
Le parti Pastef n’a jamais voulu accepter une autre candidature que celle de Ousmane Sonko. Dans leurs discours, c’était même considéré comme un acte de trahison que de penser qu’il fallait se préparer au cas où le maire de Ziguinchor serait dans l’incapacité de se présenter. Seulement, avec son incarcération, cette candidature relève plus d’une fiction que d’une probabilité.
Pour des raisons de santé : Maïmouna Dièye obtient la liberté provisoire
Birame Soulèye Diop, qui ne s’est pas encore publiquement prononcé, ne voit certainement pas les sorties de Ayib Daffé et El Malick Ndiaye d’un bon œil. Suspecté de vouloir se présenter, le député-maire de Thiès-Nord semble crédibiliser les défenseurs de cette théorie en s’emmurant dans le silence. Pourquoi n’a-t-il pas pris position ? A-t-il des ambitions cachées ? Est-ce le bon moment pour se déclarer candidat ? Voilà autant d’équations à… 2024 inconnues.
mgaye@lequotidien.sn