Investi par 29 partis pour la prochaine élection présidentielle, Ousmane Sonko les a vus adresser un message au Conseil constitutionnel en l’invitant à «rééquilibrer les pouvoirs» en validant la candidature de leur allié. Par Amadou MBODJI –
Ousmane Sonko est investi par 29 partis politiques. Une investiture intervenue, ce dimanche 31 décembre 2023, dans un lieu privé, à huis clos, après l’interdiction par le Préfet de Dakar du meeting public prévu la veille pour «menaces de troubles à l’ordre public».
Ces partis soutenant la candidature du leader du parti dissous Pastef en ont profité pour s’adresser au Conseil constitutionnel à travers un message. Moustapha Guirassy, qui fait partie des souteneurs de la candidature du «Patriote» en chef, de lier la stabilité du pays à la décision des 7 «Sages» par rapport à la candidature de Ousmane Sonko en vue la prochaine élection du 25 février 2024. «Le Conseil constitutionnel a le redoutable devoir, la redoutable charge de rééquilibrer les pouvoirs. Le Conseil constitutionnel a la redoutable mission de ramener la paix dans ce pays. Le Conseil constitutionnel a la redoutable mission de redorer le blason de la Justice. Je disais, tout à l’heure, que la confiance historique est importante. Il y a des juges qui ne sont plus. Il y a des présidents qui ne sont plus. Il y a beaucoup d’êtres humains qui ne sont plus de ce monde. Mais l’acquis conscience historique, c’est poser des actes qui pénètrent le futur, c’est poser des actes qui sont durables, qui sont éternels, qui transforment, qui rendent heureux même après votre vie. Le Conseil constitutionnel a ce redoutable devoir. Il n’a pas le droit de mettre une vérité exclusive, fut-elle celle d’un Président en exercice, au-dessus de la vérité de tout un Peuple», mentionne Moustapha Guirassy.
Soulignant qu’il est loin de «menacer» l’institution, Moustapha Guirassy estime que «le Conseil constitutionnel ne peut pas fouler aux pieds les décisions de Justice qui ont rétabli le Droit et dans un contexte extrêmement difficile».
Allant plus loin, Moustapha Guirassy estime que «des joutes électorales sans le président Ousmane Sonko rendraient illégitime et pour cinq ans encore, tout Président qui serait installé». Dans la foulée, Birame Soulèye Diop demande au Conseil constitutionnel de «dire la Justice de manière explicite».
Après avoir essuyé à plusieurs reprises un refus de la Direction générale des élections (Dge) de lui délivrer les fiches de parrainage, malgré la décision du Tribunal d’instance Hors classe de Dakar demandant sa réintégration dans le fichier électoral, le leader du parti dissous Pastef séjourne à la prison du Cap Manuel.
L’opposant politique sénégalais, Ousmane Sonko, a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme pour «corruption de la jeunesse» dans l’affaire Adji Sarr avant d’être inculpé pour 8 chefs. Mais l’opposant et ses partisans continuent de dénoncer ce qu’ils appellent «une tentative de l’Etat de vouloir éliminer leur candidature».
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