L’imam de la mosquée Massalikoul Djinane n’a pas parlé de politique dans son discours. Mais, les hommes politiques ont appelé à des élections apaisées le 31 juillet prochain.Par Aliou DIALLO

– La célébration de l’Aïd-el-Kebir au Sénégal s’est passée cette année dans un contexte électoral coïncidant avec l’ouverture de la campagne pour les Législatives du 31 juillet prochain. A la mosquée Massalikoul Djinane, sise à Colobane, le discours des uns et des autres, après la prière, converge vers des élections apaisées. «Je pense que les discours qui vont intervenir dans cette campagne seront empreints des leçons de sagesse que vient de nous délivrer l’imam»¸ prie Madické Niang, candidat à la Présidentielle de 2019, qui s’est retiré du champ politique depuis un certain temps. De son avis, «rien ne saurait justifier qu’on puisse prêcher la violence dans ce pays d’où qu’elle vienne. Celui qui aime ce pays et qui veut demain pouvoir le développer ne peut prêcher que la paix. Il faut préserver la paix. C’est cette paix qui a permis au Sénégal d’être ce qu’il est aujourd’hui».
Pour le ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye, cette campagne électorale doit être un moment de paix, de discipline mais également de respect des normes. Car, dit-il, «le Sénégal s’est construit pendant plusieurs années dans la paix, dans la discipline et dans le respect de l’autre. Se rappeler que c’est le Sénégal qui va gagner quelle que soit l’issue». Les mêmes propos ont été répétés par Mbackiyou Faye, représentant du Khalife général des mourides à Dakar. Il demande : «Faisons tout pour sauvegarder cette paix qui vient de très loin, qui a été cultivée depuis nos ancêtres et qui a été transmise à leurs petits-fils que nous devons nous aussi garder jalousement pour la transmettre à nos fils et à nos petits enfants.» Relativement à la fête de Tabaski, l’imam Serigne Moustapha Ibn Serigne Abdou Khadre Mbacké, dans son sermon, a rappelé le sens du sacrifice de Abraham qui a donné ce jour aux musulmans. Il a aussi invité les fidèles à s’éloigner des interdits de l’islam. «C’est un moment de partage, d’allégresse, de dévotion, de joie, de convivialité. C’est le résumé du sermon de l’imam. C’est-à-dire que chacun doit prendre son prochain comme soi-même, le considérer comme il se considère lui-même et lui vouloir du bien comme il veut du bien pour lui-même», commente Mbackiyou Faye à la fin de la prière qui a vu la participation de centaines de fidèles musulmans.