Par Malick GAYE
Le prix d’achat du kilo gramme bord champ de l’oignon est fixé 150 francs Cfa dans la vallée du fleuve Sénégal et 200 francs Cfa dans la zone des Niayes. La décision a été rendue publique hier lors d’une réunion entre les acteurs de la filière et le ministre du Commerce. Mais ce prix ne doit en aucun cas conduire le consommateur à acheter le kilo à 600 francs Cfa, comme dans le passé, si l’on en croit Alioune Sarr. «Le gouvernement sera vigilant, les services du commerce intérieur seront instruits pour que le pouvoir d’achat du consommateur soit préservé à tout instant», a-t-il indiqué. Alioune Sarr, qui présidait cette rencontre, a informé que, comme pour le riz, «désormais les quotas d’importation sont adossés au part de marché du commerçant sur l’ognon local». Ainsi pour importer de l’oignon, il faudra acheter l’équivalent sur le marché local. Cela permettra de diminuer dans le long terme l’importation et par la même occasion, les producteurs ne vont pas souffrir de la concurrence étrangère.
Et pour réguler ce marché, un comité national de commercialisation où seront représentées toutes les parties prenantes de la filière a été créé. Sa mission est d’approvisionner le marché convenablement, en assurant l’écoulement de la production locale dans de bonnes conditions. Mais aussi, ce comité devra coordonner la période de maturation de l’oignon des différentes zones de production et la commercialisation de façon à ne pas saturer le marché. «Nous savons qu’à la Gueule tapée, nous avons 8 camions par jour, et le même nombre à Thiaroye. Ce qui nous fait 60 tonnes par jour (…) on peut mettre un mécanisme de commercialisation qui va se charger de la concordance et la correspondance entre les zones de production et les marchés. On a plusieurs zones et les périodes de maturité ne sont pas les mêmes. En fonction de cette maturité, le comité devra aligner cette production à la demande intérieure identifiée dans les différents marchés», explique Alioune Sarr.
Pour la contractualisation tant souhaitée par les acteurs, le ministère du Commerce, qui avait conduit une délégation de commerçants ayant acheté les 100 tonnes d’oignons disponibles, a demandé d’inscrire cette pratique dans la durée. Il dit : «Ce qui a été fait à Podor peut être un modèle pour la mise en œuvre d’un tel programme». Une mesure saluée par les acteurs. Ces derniers ont émis le souhait, à leur tour, de mettre en place une coopérative, «l’unique solution pour pénétrer le marché international», selon Awa Ndiaye, une commerçante.
A ce titre, le ministre du Commerce a rassuré du soutien de l’Etat. Il est même prévu une mission de prospection en Côte d’Ivoire et au Gabon, deux pays exportateurs d’oignon.
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