Contestations du processus du parrainage : L’opposition marche le 8

Le Collectif des 25 candidats de l’opposition admis comme recalés a rejeté hier les procès-verbaux du Conseil constitutionnel. En conférence de presse, Mamadou Diop Decroix, Issa Sall, Malick Gakou, entre autres candidats, ont déclaré ensemble «ne pas reconnaître les résultats livrés dans les procès-verbaux de vérification des parrainages». Pour Thierno Alassane Sall, «le fichier de référence servant à invalider les parrainages est inconnu des candidats et de leurs représentants. Le Conseil constitutionnel a foulé aux pieds les principes universels de démocratie électorale». D’après le leader de la République des valeurs, «ce ne sont pas les juges du Conseil constitutionnel qui ne disposent d’aucune expertise en informatique qui apprécient, mais un expert soutenu par les techniciens de l’Adie et de la Daf». Il accuse : «Ces experts, en dépit de la mise en scène que constitue la mise sous plis fermés des clés renfermant les fichiers, ont pu dès le moment du dépôt des dossiers copier l’ensemble des données y enregistrées puisque lesdites clés ont été en ces circonstances connectées à leurs ordinateurs.»
Ces candidats de l’opposition qui insistaient en outre sur ce qu’ils appellent de «graves manquements», comme le parrainage, le retard dans la distribution des cartes d’identité, les affaires Karim Wade et Khalifa Sall, etc. ont informé qu’ils ont commis des avocats pour engager l’ensemble des actions appropriées, au premier chef une saisine de la Chambre administrative de la Cour suprême. Selon eux, «des ressources considérables de l’Etat ont été mobilisées pour recueillir le maximum de parrainages pour le candidat sortant». Toutefois, cette lutte ne se limitera pas au seul terrain judiciaire, car ces opposants appellent à la mobilisation.
Ils annoncent qu’ils vont prendre d’assaut dès aujourd’hui la Cour suprême pour soutenir Khalifa Sall. Pape Diop et ses amis participeront également à la marche qu’organise le mouvement «One million march» ce vendredi et vont organiser une marche ce mardi 8 janvier à 15 heures suivant un itinéraire qui reste à communiquer.
Revenant sur les motifs de rejet qui ont été notifiés dans l’après-midi d’hier au Conseil constitutionnel, Abdoul Mbaye a cité les doublons externes. Cela, avant d’ajouter qu’il «n’y a aucune preuve fournie pour ces doublons externes». Il y a d’autres motifs de rejet, selon toujours M. Mbaye, à savoir celui de la région non conforme… «Tout cela se justifie par le fait que le Conseil constitutionnel est pressé d’éliminer des candidats», cogne-t-il. Aux yeux de l’ancien Premier ministre, «le système de parrainage, tel qu’il est conçu, n’existe nulle part dans le monde. C’est un système inapplicable, mais l’objectif était d’abord l’élimination des candidats».
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