Avec en moyenne un revenu annuel de 900 mille francs Cfa par producteur, le Projet d’appui à la réduction de la migration à travers la création d’emplois ruraux au Sénégal (Pacersen) a permis à 150 migrants de retour au Sénégal de travailler dans des fermes qui leur offrent de nouvelles perspectives d’intégration et de réussite dans le pays.

Le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, Moussa Baldé, en compagnie de Irène Mingasson, ambassadrice de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, et de Alberto Virella, ambassadeur d’Espagne au Sénégal, a effectué samedi une tournée dans la région de Sédhiou pour s’enquérir de la mise en œuvre du Projet d’appui à la réduction de la migration à travers la création d’emplois ruraux au Sénégal (Pacersen). Arrivés à Sédhiou en début de matinée, le ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural et sa délégation ont fait un tour dans deux fermes agricoles dans l’arrondissement de Diendé. Sur place, Moussa Baldé s’est félicité de l’engagement et de la détermination des promoteurs et bénéficiaires de ces fermes naatangué. Magnifiant l’impact positif de ce projet, le ministre a indiqué que le Pacersen a permis «une réelle augmentation des revenus des bénéficiaires et changé ainsi le visage du monde rural». Avec en moyenne un revenu annuel de 900 mille francs Cfa par producteur, le Pacersen, selon ces autorités, a permis à 150 migrants de retour au Sénégal de travailler dans des fermes qui leur offrent de nouvelles perspectives d’intégration et de réussite dans le pays.
Entouré des partenaires techniques et financiers, Moussa Baldé, très enthousiaste, annonce devant une bananeraie et une vaste plantation de légumes que l’Etat s’engage à faire plus. «On aura le Projet agri-jeunes qui va renforcer cette dynamique pour créer les vrais agri-preneurs. C’est un projet qui démarre au plus tard au mois de mars. Au total, 80 milliards seront investis pour installer au moins 300 fermes qui permettrons, d’ici 2024, d’avoir la vraie transformation rurale dont rêve le Président Macky Sall», promet le ministre.

Satisfecit des partenaires
L’Union européenne, dans le cadre du Pacersen, a contribué à la réalisation de ces fermes. Irène Mingasson se dit satisfaite des résultats obtenus. «C’est très positif de visiter les résultats du Pacersen dans cette grande région de Sédhiou. Nous sommes très satisfaits de ce que nous voyons. Ce sont des modèles d’émergence, de diversité de plantes, des cultures et une innovation dans des méthodes de production. C’est une production agricole qui garantit un revenu constant tout au long de l’année. L’Union européenne est tout à fait dans son rôle de proposer et mettre à la disposition des moyens au démarrage de ces genres d’innovations. C’est cela que nous faisons avec la Coopération espagnole ici dans la région de Sédhiou, avec la Coopération italienne dans d’autres régions, parce que c‘est un modèle qui a un vrai potentiel d’être répliqué dans différentes zones. Il est très important de voir à travers ce projet que ce sont aussi des modèles de parcours. Ce sont des champions véritablement que nous avons rencontrés. Des entrepreneurs agricoles qui ont un parcours de migrants clandestins, qui ont échoué et sont revenus ici, à qui on a proposé des moyens de relancer une nouvelle idée, un nouveau projet. Ces fermes ont bénéficié d’un accompagnement au démarrage, mais elles sont si belles aujourd’hui et capables de générer des revenus annuels tout à fait substantiels bien supérieurs à l’investissement très risqué dans un projet d’émigration illégale. Nous sommes très heureux d’être partie prenante dans cette belle aventure», dit-elle.
La composante sud-est du Pacersen est gérée par le bureau technique de la Coopération espagnole (Aecid). M. Alberto Virella a ainsi magnifié le partenariat et soutenu que le royaume d’Espagne est prêt à s’investir davantage dans ce domaine pour freiner la migration irrégulière. «Avec l’Anida, la Coopération espagnole soutient un des modèles de développement agricole de sécurité alimentaire et de l’augmentation des revenus pour les agriculteurs, notamment dans la région naturelle de la Casamance. C’est cela qui nous a permis d’achever un modèle que tout le monde connaît, en l’occurrence des fermes naatangue qui restent un modèle de succès et qui est basé sur l’expérience traditionnelle culturelle sénégalaise, mais en ajoutant des innovations technologiques : solaire, des forages avec pompe et de la diversification de la culture et de la production pas seulement de maraîchage, mais aussi des poulaillers, la pisciculture», indique l’ambassadeur du royaume d’Espagne. Qui dit être très fier de voir au cours de ces quatre années en tant qu’ambassadeur au Sénégal, suivant cette expérience, comment toujours dans chaque ferme qu’il visite il y a une petite innovation technique pour améliorer la productivité et les revenus. «Donc, on va continuer à travailler avec nos partenaires sénégalais et surtout avec les promoteurs locaux», déclare Alberto Virella.