Le Projet d’investissement et de renforcement des capacités à l’appui de la gestion durable des déchets pour réduire les émissions de polluants organiques persistants, Pop, non intentionnels, Upop, et de mercure en Afrique de l’Ouest vient d’être lancé à Thiès. Un projet qui vient d’être approuvé par le Conseil d’administration du Fonds pour l’environnement mondial (Fem) et qui intéresse six villes de l’Afrique de l’Ouest. Il s’agit du Sénégal, du Bénin, du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Togo. La Cité du Rail étant celle sénégalaise choisie pour bénéficier de ce projet qui, pour l’ensemble des six pays bénéficiaires, repose sur un financement de la Banque ouest africaine de développement (Boad) et du Fonds pour l’environnement mondial d’un montant de 52 milliards de francs Cfa. D’après Mme Fatoumata Keïta Wone qui conduisait la mission de consultants de la Boad et du Fem, le projet devra contribuer à l’amélioration de l’environnement par l’introduction de pratiques et de programmes novateurs pour la gestion durable des déchets solides, y compris les Pop et autres produits chimiques au niveau national et régional. «La gestion des déchets est devenue un problème très épineux qui crée des difficultés environnementales, de santé et même d’ordre économique. Et le projet entend dans sa démarche intégrer toutes les parties prenantes, depuis la production des déchets au niveau des foyers jusqu’à leur fin de vie à travers la valorisation et la création de richesses dans les villes pilotes».
Pour sa mise en œuvre, Mme Wone fera savoir qu’une enveloppe de 10 milliards de francs Cfa sera mobilisée par les donateurs, sans compter les ressources propres qui seront générées par le projet. A sa suite, le maire de Thiès, Talla Sylla, a réagi sur la dimension d’inter-communalisation qui devrait permettre aux collectivités périphériques de bénéficier des retombées de ce projet et demande à l’Etat de penser à une correction des incohérences territoriales nées des derniers découpages administratifs. Il dit : «Si nous parlons de développement et même si nous parlons de la seconde phase de l’Acte 3 de la décentralisation, relativement à la création des pôles territoires, le premier pôle le plus pertinent est celui qui va faire du département de Thiès la ville de Thiès». En effet, argumente-t-il, «ce qu’on appelle aujourd’hui la ville de Thiès, c’est en réalité une commune qui, pour des raisons politiques, avait été en un moment donné subdivisée. Thiès ne répond pas à la véritable définition d’une ville du point de vue du Code général des collectivités territoriales. Lequel Code, en son article 167, dit bien qu’une ville peut être instituée par décret pour mutualiser les compétences de plusieurs communes qui présentent une homogénéité territoriale». Ce qui suppose l’existence préalable de ces communes.
Or, ajoute M. Sylla, pour le cas de Thiès, c’est tout à fait le contraire de ces dispositions qui a été mis en œuvre dans le processus de création de la ville. Pour ce cas précis, «ce ne sont pas les communes qui sont constitutives de la ville, mais la ville elle-même qui est constitutive des communes. Je ne parle pas politique, mais plutôt de développement. Et de ce point de vue, si nous voulons aller de l’avant, nous devons penser à l’avenir. La ville de Dakar, c’est le territoire du département de Dakar. Idem pour Pikine et Guédiawaye. Alors, faisons en sorte que la ville de Thiès soit le territoire du département de Thiès. C’est ce qui permettrait d’avoir un espace critique assez important en termes de perspectives économiques et d’opportunités. Surtout que dans cet espace il y a l’aéroport international Blaise Diagne, l’usine Dangote et autres unités industrielles qui pourraient être pourvoyeuses de recettes, booster le budget de la ville et faciliter en conséquence la prise en charge des déchets».
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