Dans le cadre de la transformation du cadre de vie, Sénégal Propre initie un curriculum sur l’éduction environnementale, avec la collaboration d’Enabel. L’objectif est d’avoir des enfants suffisamment outillés sur cette problématique. Par Justin GOMIS –

La protection de l’environnement reste une préoccupation majeure pour Sénégal Propre. Ainsi, pour amener les jeunes et les enfants à s’approprier cette question, Sénégal Propre, en collaboration avec Enabel (Agence belge pour le développement), a mis en place un curriculum sur la protection de l’environnement. Avec les organisations de la Société civile, Sénégal Propre a organisé hier un atelier d’élaboration de ce curriculum. «Nous voulons que ce curriculum soit un legs par rapport au projet Aclim (Agir pour le climat) qui est rattaché au portefeuille Climat du Sahel qui est un projet mis en œuvre par Enabel», a déclaré René Gomis. Selon le chargé du programme et de la communication de l’association Sénégal Propre, «ce curriculum est destiné à la communauté».

Sénégal Propre veut, à travers cette initiative, démocratiser l’accès à l’information sur l’environnement aux populations qui sont victimes aujourd’hui du réchauffement climatique. «Nous voulons que ces populations puissent avoir la bonne information, être formées, et prennent des initiatives dans le cadre de leur résilience», a-t-il indiqué. Pour ce faire, Sénégal Propre a ciblé une certaine catégorie de personnes. «La première cible de ce curriculum, c’est la communauté. Quand on parle de protection de l’environnement, la plupart du temps ce sont les gouvernants et les acteurs plus ou moins loin des communautés. Dans le cadre de ce projet, nous avons des ambassadeurs. Ce sont des étudiants qui viennent de la sous-région. Nous ciblons des étudiants qui viennent du Mali et du Burkina Faso parce que le portefeuille climat intervient à leur niveau. Nous voulons les former afin qu’ils puissent être les ambassadeurs d’Aclim chez eux. Nous voulons leur donner toutes les compétences nécessaires qui leur permettront de savoir les enjeux autour de la protection de l’environnement et comment, en tant qu’ambassadeurs, ils pourront influencer les autres à agir», enchaîne M. Gomis.

La seconde cible reste les volontaires. «Ce sont des Sénégalais qui ne vivent pas au Sénégal, mais qui pourront avoir accès à des formations de ce type sans bourse délier. L’autre cible, ce sont les élèves et tous les enfants âgés entre 6 et 12 ans à qui on veut donner la possibilité de comprendre les enjeux de la protection de l’environnement afin qu’ils puissent être des acteurs de changement qui vont agir dans leur famille, dans leur quartier et dans leur communauté», a-t-il expliqué. A travers cette démarche, Sénégal Propre a un objectif général d’atteindre d’ici deux ans, 1000 personnes bien formées et qui auront les compétences de pouvoir influencer les autres à agir, qui pourront identifier les problèmes relatifs à la protection de l’environnement. Elles vont pousser les gens à agir dans le sens d’une résilience selon les enjeux et leurs localités. «Nous voulons avoir des champions qui pourront influencer à travers ce curriculum, des gens autour d’eux à agir. Une volonté qui cadre bien avec le portefeuille d’Enabel appelé Projet climat qui intervient dans les pays du Sahel, comme le Sénégal, le Burkina, le Niger et le Mali», poursuit René Gomis. Selon Mame Binta Ndour, experte en facilitation thématique dans le portefeuille climat au Sénégal, «ce projet, qui intervient aussi dans la gestion intégrée des ressources naturelles, de l’eau, la promotion de l’agroécologie, le suivi de la Tdr et de la Ndt, la gouvernance, la gestion des énergies renouvelables, les conduit à appuyer aussi les organisations de la Société civile (accords signés avec 7 Osc) qui interviennent dans le changement climatique comme Sénégal propre qui milite depuis un certain nombre d’années dans la protection du climat». Elle explique la méthodologie : «Nous sommes dans une approche de collaboration, d’accompagnement et de suivi. Ils nous ont proposé des fiches d’action qui ont été validées et contextualisées selon les indicateurs du résultat 6, à savoir les thématiques liées à la mobilisation, à la sensibilisation et au renforcement de capacités des communautés.» A la fin, une masse critique de jeunes sera formée pour permettre de changer les comportements. «Ce que nous attendons, c’est de permettre aux experts qui ont été recrutés et dont les profils correspondent aux besoins de leur proposer un curriculum digne de ce nom qui permettra de véhiculer des messages, de sensibiliser et d’éduquer les jeunes, les enfants et d’autres cibles, afin de leur permettre d’être éveillés sur les questions de changement climatique et de la protection de l’environnement», note Mme Ndour.
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